Menée par l'Armée française sur son territoire national depuis le 25 mars, dans le contexte de la pandémie de Covid-19 en France, l'opération Résilience s’achève le 31 mai. L’occasion de dresser un premier bilan avec le Lieutenant François, chef de la section Résilience à Perpignan.
Armés d’un fusil d’assaut, de pistolets automatiques et d’un impressionnant gilet pare-balles, une trentaine de militaires sillonnent les rues de Perpignan depuis le 1er avril sur réquisition du préfet des Pyrénées-Orientales. Tous appartiennent au 3e régiment du matériel (3e RMAT) de Muret (Haute-Garonne). Le Lieutenant François, chef de cette "Section Résilience de Perpignan", nous explique les raison du déploiement : "Nous sommes là en protection des populations et des sites sanitaires comme l’hôpital ou les centres Covid ; En complément des autres forces de sécurité bien sûr. Car notre rôle n’est pas de faire un travail de police, nous travaillons en lien avec les forces de l’ordre de manière coordonnée..."
Les gens nous souriaient, levaient très fréquemment le pouce en signe d’approbation
Pour le Lieutenant chargé d'encadrer cette mission, la présence inhabituelle d’uniformes kakis a visiblement rassuré la population perpignanaise : "Les civils avec lesquels nous nous sommes entretenus nous ont témoigné une double satisfaction. D’une part le personnel soignant se sentait davantage protégé et en sécurité la nuit ; D’autre part, la population nous a dit avoir observé une baisse des désordres aux abords des centres de santé. Les gens nous souriaient, levaient très fréquemment le pouce en signe d’approbation. Pour une majorité, les Perpignanais ont semblé contents de nous voir dans tous les quartiers... Et je dis bien tous les quartiers ! Aucune manifestation d’agressivité vis-à-vis de notre présence, cela s’est toujours bien passé."
Une présence dissuasive
On le sait moins mais, dans le cadre de cette mission particulière, l’armée a pour rôle de protéger également les zones de chalandise des commerces alimentaires. Toujours selon le lieutenant François : "On a aussi visité les supermarchés ouverts. Notre présence a permis d’aider les agents de sécurité à faire respecter les mesures barrières. Nous ne sommes pas OPJ (officier de police judiciaire) donc nous ne pouvons pas procéder à des interpellations mais en cas de besoin, nous alertons les agents de police de la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique). Notre présence dissuasive a souvent permis de calmer des gens énervés à l’heure de la fermeture des supermarchés."Des passages irréguliers et volontairement visibles
La présence est volontairement dissuasive puisque les sorties se font par groupe de 8 hommes. Avec le couvre-feu, cette opération militaire fait partie des mesures symboliques importantes qui ont été prises par le préfet des Pyrénées-Orientales. Philippe Chopin souligne :"Voir des militaires dans la rue participe de l’idée que la situation est grave et qu’il faut donc respecter le confinement . L’armée a fait un gros travail et je remercie l’institution pour les moyens qu’elle a mis au service de la protection de la population perpignanaise."
Quant à la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) 26, également basée en Haute-Garonne (à Toulouse) qui était venue renforcer les forces de l’ordre catalanes dès le dès le samedi 21 mars pour faire respecter le couvre-feu, ils ont quitté Perpignan le 11 mai. Le déconfinement a sonné le terme de leur mission.Voir des militaires dans la rue participe de l’idée que la situation est grave...