Pyrénées-Orientales : Jean Castex, Monsieur déconfinement, anticipe un possible "coup de frein" ou reconfinement

Il faut toujours se préparer au pire, même si au final cela ne sert jamais. C'est avec cet adage rural en tête que Jean Castex, maire de Prades dans les Pyrénées-Orientales et Monsieur déconfinement du gouvernement, prépare un "plan de reconfinement", en cas de besoin.

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"Un reconfinement en urgence doit être anticipé", prévient dans son rapport sur le déconfinement publié lundi, le haut fonctionnaire et élu des Pyrénées-Orientales, Jean Castex. Il appelle à préserver la "réversibilité des mesures" en cas de résurgence de l'épidémie de coronavirus.
 

Nous devons prévoir un plan de reconfinement, c'est indispensable pour la sécurité des Français mais ce n'est évidemment pas un objectif du gouvernement.

 

Le reconfinement possible à tout moment : la théorie du "coup de frein"


Pour Jean Castex, qui a été chargé par le Premier ministre de coordonner la stratégie du déconfinement, sans traitement curatif et sans vaccin contre le Covid-19, la population demeure vulnérable à une reprise de l'épidémie.

Les "effets" d'une 2e vague importante "seraient particulièrement dommageables pour une société déjà éprouvée et, plus particulièrement, pour le personnel soignant", prévient Jean Castex, dont les travaux ont guidé les choix du gouvernement en matière de déconfinement à l'école, dans les transports, ou dans les entreprises.

A la tête d'une équipe de 18 personnes, Monsieur déconfinement doit prévoir l'imprévisible et donc envisager le pire. Une potentielle "rechute" de la France face au Coronavirus par exemple.
 

Si on ne fait pas bien les choses, les concitoyens comme les pouvoirs publics, on peut passer la marche arrière mais nous faisons tout pour passer au contraire la marche avant.


Avant même le 11 mai, et le saut dans le déconfinement progressif, Jean Castex avait prévenu "tout doit être réversible, et rapidement, si la situation sanitaire l'exige". D'où l'existence d'un plan de reconfinement ou "un coup de frein" au déconfinement comme préfère dire les Allemands.
   

Première phase du déconfinement : le 11 mai, une vigilance élevée


Dans son rapport, le maire de Prades insiste sur le "niveau très élevé de vigilance" qui doit être observé dans cette première étape du déconfinement. Notamment à l'hôpital et au niveau des déplacements.
 

La possibilité d'une réversibilité des mesures doit ainsi toujours pouvoir être offerte et l'éventualité d'un reconfinement en urgence doit rester dans les esprits et être anticipée par les pouvoirs publics", exhorte-t-il. 


Il recommande un "désarmement" très "progressif" des lits de réanimation à l'hôpital. Il y en avait 5.200 environ en France avant la crise pour près de 10.000 aujourd'hui, dont 2.542 occupés le 12 mai par des patients Covid. L'occupation est montée au maximum à 7.150, le 8 avril.
Et leur réouverture doit pouvoir s'effectuer "très rapidement (dans des délais de 24, 48 ou 72 heures selon les lits) pour faire face à un nouvel afflux de patients".

Autre point à surveiller, les personnels hospitaliers, très sollicités, en particulier dans les 4 régions en rouge.
   

Retour à école et reprise économique


De même, pour Jean Castex, si les déplacements sont de nouveau permis dans certaines conditions, "les préfets pourront rétablir localement des limitations" à tout moment.

Malgré la réouverture des écoles avec des règles sanitaires très strictes, et des classes à 10 ou 15 élèves, le retour à la normale se fera au mieux à la rentrée scolaire de septembre. Seuls 40% à 50% des effectifs sont de retour en classe. Et certaines écoles n'ont pu ouvrir le 12 mai par mesure de précaution.

Jacques Manya, maire sortant de Collioure et médecin généraliste qui a travaillé 20 ans aux Urgences, s’insurge contre le fait qu’aucun enseignant n’ait été testé alors qu’on a demandé aux maires de désinfecter les écoles.... Il réclame le dépistage systématique des instituteurs et profs des écoles.
 

C’est comme faire rentrer un chien dans un bloc opératoire, on marche sur la tête !

 
Mais après 54 jours de confinement et une économie quasi à l'arrêt, l'urgence du gouvernement était de relancer l'activité économique en France.

Pour Jean Castex, atteindre la phase 2 dépend en grande partie du civisme et du respect des mesures sanitaires des Français.
 

Deuxième phase du déconfinement : le 2 juin


Si la 2e phase du déconfinement peut débuter le 2 juin, Jean Castex préconise que l'Etat rationalise son dispositif en "fusionnant" les différentes cellules de crise existantes.
Il suggère également que soit organisée une "consultation citoyenne" sur le déconfinement, un point auquel l'exécutif n'a pas encore donné suite.
Les transports en commun étant le secteur le plus délicat et le plus confiné pour appliquer la distanciation physique, le "recours massif au télétravail jusqu'à fin juin" est encouragé tout comme l'instauration des horaires aménagés et/ou décalés dans les entreprises.

Par ailleurs, le maintien des restrictions d'entrée aux frontières extérieures de l'espace européen est nécessaire pour éviter une nouvelle épidémie", plaide encore Jean Castex.
 

Transports et tourisme, les secteurs à risques


Pour une normalisation dans les transports en commun, dans les bars, restaurants, hôtels, campings et sur les plages, il va falloir être encore patient.
 

Là aussi, le maître mot est progressivité et prudence...


A Collioure, dans le département d'élection de Jean Castex, en tant qu’ancien urgentiste et médecin généraliste, le maire sortant n’est pas du tout favorable à la réouverture des plages sur la Côte Vermeille, notamment car certaines sont en ville. Contrairement aux maires de Palavas et de La Grande-Motte pourtant dans la même situation.

Pour Jacques Manya, le déconfinement doit être progressif, il répète qu’il faut attendre au moins le 2 juin.
 
Pour le tourisme, pas de date avancée en France pour une reprise progressive. Il faudra attendre mi-juin voire début juillet, contrairement à la région voisine de Catalogne.
 
 
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