Coronavirus : "On est dans une nouvelle phase de l'épidémie, ça reprend", confie un infectiologue de Perpignan

Le chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital de Perpignan, le Dr Hugues Aumaître, fait le point sur la circulation du coronavirus dans les Pyrénées-Orientales et alerte sur les gestes barrière, alors que le Covid-19 circule de plus en plus en cette fin d'été.

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Où en est la circulation du coronavirus dans les Pyrénées-Orientales ?

En ville, il y a entre 240 et 250 dépistées, et 10 à 20 personnes positives tous les jours : quelques touristes mais majoritairement des résidents des Pyrénées-Orientales. Une partie des personnes dépistées sont jeunes, mais une partie est plus âgée. On a plus de personnes hospitalisées : l'une d'entre elles est décédée mardi. 


Le phénomène est-il comparable à la première vague ?

Il y a clairement une épidémie qui évolue de façon assez différente notamment dans les Pyrénées-Orientales, par rapport à la première partie. Le premier épisode, il y a eu une montée massive avec un cluster dans un quartier bien précis de Perpignan, ce qui a permis de donner l'alarme et de s'organiser vite. Là, l'épidémie survient alors que des mesures barrières sont en place, relativement bien appliquées, ce qui permet d'écraser la courbe de croissance de l'épidémie. Ca monte lentement mais sûrement. Sans être devin, il faut se rendre à l'évidence, on est dans une nouvelle phase de l'épidémie, ça reprend. Il faut s'organiser pour qu'à la rentrée, on soit tous en ordre de marche pour dépister les gens facilement, voir les gens qui sont malades et les orienter correctement, hospitaliser tôt et réanimer tôt. Il faut vraiment s'organiser aujourd'hui pour dans dix jours. 
 


Quels enseignements tirez-vous de ce début de deuxième vague ?

D'abord, cette épidémie concerne essentiellement les gens des Pyrénées-Orientales. 75 % des personnes testées positives sont des résidents des Pyrénées-Orientales. Et c'est diffu à l'ensemble du département : il y a des gens positifs en Cerdagne, dans le Vallespir, dans l'ensemble des vallées et dans la plaine du Roussillon. 
 

"Si vous êtes allés en vacances dans des endroits à risque, si vous êtes sortis en boite de nuit, il ne faut pas hésiter à se faire tester pour s'assurer qu'on est négatif avant d'aller travailler dans son entreprise, aller en famille et contaminer les gens à risque."



Comment éviter le pic ?

Il y aura une bosse, un col. Pour l'écraser, il faut que les mesures barrières soient diffusées à l'ensemble des personnes et faites avec rigueur. On voit trop souvent des masques mal portés. Il faut que les gens portent le masque à bon escient, à partir du moment où ils sont sur leur lieu de travail, lorsqu'ils sont en contact avec des personnes... Sur la plage, en randonnée ou en montagne, l'intérêt du masque est nul, mais dans un refuge de montagne, il faut mettre le masque. 

Il faut protéger les gens les plus vulnérables, les personnes âgées, les protéger de cette population qui est positive et qui s'est contaminée dans les Pyrénées-Orientales ou en revenant de vacances. Récemment, des personnes âgées ont été contaminées par quelqu'un qui revenait de vacances. Si vous êtes allés en vacances dans des endroits à risque, si vous êtes sortis en boite de nuit, il ne faut pas hésiter à se faire tester pour s'assurer qu'on est négatif avant d'aller travailler dans son entreprise, aller en famille et contaminer les gens à risque.


Quel message voulez-vous faire passer ?

Le virus n'est pas moins grave qu'il ne l'était il y a trois mois, il y a toujours des patients en état grave et des décès, c'est un vrai problème. A la faveur des vacances, les gestes barrières ont été moins respectées. Il est impératif de relancer l'information.

Dans un contexte épidémiologique très particulier, il faut qu'on accepte de renoncer à des pratiques de regroupement, que ce soit au Cap d'Agde, dans un stade de foot ou de rugby, pendant un certains temps, ces regroupements sont une source de contamination importante.
 
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