Les directeurs des 40 ports de plaisance de la région encouragent l’ouverture de la navigation le 11 mai. Une charte de bonne conduite et un guide des bons comportements ont été rédigés ce week-end, les documents seront remis ce lundi après-midi au secrétaire général de la mer Denis Robin.
C’est en bonne voie
assure Serge Pallarès, le directeur du port de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) mais aussi président de la Fédération Française des Ports de Plaisance.
Les quelques 30 000 plaisanciers de la région Occitanie pourront reprendre la mer le 11 mai à condition de suivre à la lettre une charte de bonne conduite. Un guide des bons comportements à adopter au sein notamment des quelques 40 ports de plaisance d’Occitanie est en train d’être finalisé.
Remis au secrétaire général de la mer Denis Robin ce lundi après- midi, ce document devrait rassurer Matignon et l’Elysée.
Port-Camargue très actif
Parmi ceux qui ont élaboré le document, l’équipe de Port Camargue dans le Gard.
« Nous voulons démontrer aux services de l’état que nous sommes en capacité d’accueillir les plaisanciers et de gérer la crise sanitaire » précise Michel Cavaillès, le directeur du plus grand port d’Europe.
Pour lui, il est essentiel de rouvrir la navigation de plaisance dès le 11 mai, en même temps que le déconfinement.
« On s’attend avec le déconfinement à avoir beaucoup de monde. Il est essentiel de pouvoir sortir en mer. La sécurité sanitaire y sera bien meilleure. Il faut éviter l’affluence sur les bateaux à quai, où les conditions de promiscuité ne sont pas optimales ».
En sortie d’hivernage, alors que les beaux jours arrivent, les propriétaires aiment traditionnellement revenir sur leurs bateaux pour les préparer, les aérer, faire tourner le moteur.
En temps normal, les personnes se croisent beaucoup sur les passerelles, des structures étroites où il faudra changer ses habitudes.
Les agents d’accueil et les acteurs des zones techniques devront montrer l’exemple en Occitanie mais aussi dans tous les ports de l’hexagone et des départements d’outre-mer.
10% de pertes à prévoir
Côté finances, selon Serge Pallarès
L’impact économique sur les ports de plaisance sera quantifié à partir du moment où on va déconfiner...
Les ports de plaisance ne sont pas les plus à plaindre du paysage économique français. La location des anneaux permet de maintenir l’activité, même si, en cette période délicate, certains propriétaires montrent déjà quelques difficultés à honorer leurs contrats.
Les services comme la manutention des bateaux a tout de même souffert d’une très forte baisse d’activité, divisée par dix à Port Camargue.
La plupart des réservations d’escale de cet été sont annulées et il a fallu mettre une croix sur les revenus liés à l’événementiel comme l’organisation de salons nautiques.
Michel Cavaillès estime une perte de 10% sur le chiffre d’affaire annuel de Port Camargue, évalué à huit millions d’euros annuels, ce qui lui imposera une vigilance de tous les instants jusqu’à la fin de l’année.
Même si la situation est moins dramatique que le secteur de la pêche, les plaisanciers espèrent rapidement retrouver une activité normale dans ce contexte si particulier.