Après avoir contracté une première fois le coronavirus au mois de mars, Kévin Alcaraz, originaire de Perpignan, a reçu un nouveau test positif il y a quelques semaines. Seule une vingtaine de cas similaires a été recensée dans le monde.
Face aux résultats de son test, la première réaction de Kévin Alcaraz a été de rire. Un rire incrédule, provoqué par une situation extrêmement rare : une seconde contamination au coronavirus.
En mars dernier, une forte fatigue frappe le jeune Perpignanais. Après quelques mètres de course à pied, il ne parvient plus à reprendre son souffle. Un test PCR le confirme : il est positif au Covid-19.
Sept mois passent, sans symptômes. "J'ai continué à faire attention, mais c'est vrai qu'en l'ayant déjà eu, j'avais moins peur de l'attraper", raconte-t-il.
Et pourtant, au début du mois de novembre, le jeune homme de 27 ans se met à tousser. Viennent ensuite des courbatures, de fortes migraines, de la fièvre. Kévin Alcaraz décide de passer un test antigénique en pharmacie. Trente minutes plus tard, le verdict tombe : il est à nouveau touché par le coronavirus.
"On se dit qu'on n'a pas de chance... On n'y croit pas vraiment !"
Cette fois, contrairement à la première contamination, le jeune homme a perdu le goût et l'odorat. Un nouveau symptôme handicapant pour ce fabricant de bougies parfumées et de parfums d'intérieur.
"Mon nez m'est indispensable, c'est mon outil principal", souligne-t-il. "Je connais mes parfums par coeur, mais si je suis amené à créer de nouveaux mélanges, je ne pourrai pas".
Lors de la seconde vague de coronavirus, Kévin Alcaraz ne pensait pas pouvoir retomber malade.
En théorie, après une première infection, un malade développe des anticorps protecteurs qui lui assurent l’immunité. C'est le principe-même de la vaccination. Mais pour le Covid-19, l'existence de plusieurs cas de recontamination pose question à la communauté scientifique. La durée et les modalités de l'immunité restent à éclaircir.
Pour pouvoir parler de réinfection, les deux souches du virus doivent être différentes. Seule une analyse génétique pourrait confirmer que la situation de Kévin Alcaraz en est une. D'autres hypothèses pourraient expliquer son cas.
Une "réactivation de l'infection", plutôt qu'une réinfection
"Même si on a eu une PCR positive, elle peut avoir été faussement positive", explique Damien Mascret, médecin généraliste et chroniqueur à France Télévision.L'infection peut être restée discrète pendant plusieurs semaines, mais ne pas avoir vraiment disparu.
Dans ce cas, "ce n'est pas vraiment une réinfection, mais une réactivation de l'infection."
En octobre dernier, une revue médicale américaine recensait cinq réinfections. D'autres cas dans le monde ont porté ce chiffre à vingt.
Même si ces cas de recontamination demeurent très rares, les scientifiques recommandent de ne pas compter sur l'immunité acquise lors de la première infection et de rester prudents.