Le retour des beaux-jours signe le retour du moustique tigre en Occitanie et des maladies qui vont avec, la dengue, le zika ou le chikungunya. Les autorités sanitaires lancent, comme chaque année, leur campagne de surveillance renforcée. L’objectif, limiter la prolifération du moustique.
Vecteur de maladies
Avec les beaux jours, il fait progressivement son retour et pourrait bien venir vous titiller la nuque ou le bras. Plus petit qu’une pièce d’un centime et tigré noir et blanc, le moustique tigre est vecteur de maladies comme la dengue, le chinkungunya ou le zika. Actuellement il est présent dans 64 départements de France et l’Occitanie n’y échappe pas. Et chaque été, il repeuple les jardins à la recherche d’eau stagnante pour se reproduire : "En une semaine, en pleine saison, avec les températures ça va relativement vite, dans les eaux stagnantes les larves se développent et se transforment en nymphes elles finissent par émerger, et les moustiques redeviennent aériens. Les femelles vont repiquer et prendre du repas de sang. C'est ce qui va leur permettre de pondre à nouveau des œufs dans ce type de gîte que sont les eaux stagnantes.
Le moustique tigre est très actif sur la période du 1er mai au 30 novembre : "Pour l’instant il y a peu d’adultes mais ils vont se développer pour être très nombreux vers les mois d’août et septembre et revenir en hibernation", nous dit Florian Vernichon le responsable Occitanie d'Altopictus.
En Occitanie, tous les départements sont concernés par la présence de ce moustique. Les Pyrénées-Orientales particulièrement. Présent depuis 2012, il est aujourd’hui en contact avec 95% de la population. Les autorités sanitaires ont alors mis en place un système de pièges pour évaluer sa présence sur le département et ainsi limiter sa prolifération : "Là on est dans une zone déjà connue comme colonisée, nous explique Florian Vernichon, c’est de la surveillance parce qu’on est à proximité d’un site sensible, un centre hospitalier où il peut y avoir le passage de personnes malades, en urgence ou en hospitalisation, donc ça permet d’avoir une donnée factuelle."
Surveillance accrue des cas importés
Mais pour limiter la prolifération un système de surveillance médicale des cas humains des maladies que ce moustique peut véhiculer est également mis en place. Lorsque des personnes malades revenues d'Outre-Mer ou de l'étranger sont repérées, l'Agence Régionale de Santé missionne également Altopictus pour traiter les environs. L'objectif est d'éviter un début d'épidémie. La stratégie semble fonctionner : "On surveille les cas qui sont la plupart du temps des cas importés, c’est-à-dire des personnes qui viennent d’Outre-Mer et qui reviennent sur le territoire et qui sont malades. Le risque est que ces personnes se fassent piquer sur le territoire et que le virus se propage. L’année dernière, en 2020 il y a eu 6 cas de dengue importés et signalés. Il n’y a pas eu de cas autochtone, c’est-à-dire des personnes qui se sont fait piquer sur le territoire. Ce qui démontre que la surveillance épidémiologique fonctionne. Puisque l’on arrive à maîtriser la circulation du virus," nous dit Donatien Dilius, directeur adjoint de l'ARS dans les Pyrénées-Orientales.
Les bons gestes à adopter
Pour limiter la prolifération du moustique des actions de sensibilisation dans les zones où le moustique est présent sont aussi menées. "La lutte contre ces moustiques et leurs larves constitue l’un des principaux moyens d’éviter la transmission de virus. C’est un réflexe à acquérir chez soi pour se protéger de manière collective", souligne l'ARS des Pyrénées-Orientales. Plusieurs gestes sont à adopter pour lutter contre la prolifération du moustique tigre. L'important est d'éviter les eaux stagnantes puisque c'est là où il se développe.
Il faut donc :
- vider une fois par semaine tous les réceptacles pouvant contenir de l’eau comme les cache-pots, les pieds de parasols etc …
- ranger à l'abri de la pluie ou des irrigations les outils de jardinage, poubelles, pneumatiques, jeux d'enfants, entretenir les pompes de relevage, les piscines
- jeter à la poubelle ou en déchetterie les récipients non-utilisés et les encombrants,
- couvrir de façon hermétique les récupérateurs d'eau de pluie, les fûts divers, tous réceptacles pluviaux...
- curer les siphons d'éviers et de fontaines, les bondes d'évacuation extérieures et les gouttières pour faciliter les écoulements d'eau.
33% des communes d’Occitanie sont colonisées par l’Aedes Albopictus, des communes représentantes à elles seules 83% de la population de la région. Pour savoir si votre commune est colonisée, vous pouvez vous rendre sur le site de signalement.