Deux journalistes de France 2 Montpellier ont déclaré samedi avoir été "violemment" agressées samedi par des manifestants "gilets jaunes" alors qu'elles couvraient un rassemblement au Boulou, près de la frontière franco-espagnole.
Les deux journalistes de France 2 ont porté plainte. La chaîne a indiqué qu'elle comptait faire de même.
Anne Domy, rédactrice, et Audrey Guiraud, journalistes reporter d'images (JRI), se trouvaient près du péage de l'autoroute A9 du Boulou, que des manifestants avaient partiellement bloqué au cours de la journée.
Deux journalistes de @Francetele ont encore été agressées hier, des femmes comme d’habitude, décidément. STOP aux violences contre ceux et celles qui permettent la liberté d’expression.
— Delphine Ernotte (@DelphineErnotte) 23 décembre 2018
"Tout a basculé dans l'après-midi, quand les forces de l'ordre ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et qu'un mouvement de panique s'est emparé de la foule", a expliqué au téléphone Anne Domy.
Avec ma collègue, on a été prises à partie et pourchassées par une foule de manifestants qui nous a complètement encerclées. Nous avons reçu des coups dans le dos
"Avec ma collègue, on a été prises à partie et pourchassées par une foule de manifestants qui nous a complètement encerclées. Nous avons reçu des coups dans le dos", a-t-elle dit encore sous le choc. "Vendues", "vous ne faites que trafiquer la réalité", criaient avec rage des "gilets jaunes", hommes et femmes confondus, a-t-elle ajouté.
Toute agression d’équipes de reportage @Francetele est inadmissible et condamnable.
— Yannick Letranchant (@LetranchantY) 23 décembre 2018
Encore hier !
Soutien et solidarité de la Direction de l’Information.
La liberté d’informer n’est pas négociable #ServicePublic
Les deux journalistes disent avoir été "sauvées" par un "gilet jaune" qui s'est interposé et leur a permis de s'enfuir "sous une pluie d'insultes".
Des femmes comme d’habitude
La direction de France Télévisions s'insurge: "Deux journalistes de France télévision ont encore été agressées hier, des femmes comme d’habitude, décidément. STOP aux violences contre ceux et celles qui permettent la liberté d’expression, " déclare Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions.
La liberté d’informer n’est pas négociable
Yannick Letranchant, directeur exécutif en charge de l'information de France Télévisions condamne également avec force cet acte: "Toute agression d’équipes de reportage de France Télévisions est inadmissible et condamnable. La liberté d’informer n’est pas négociable."
Ce n'est pas la première fois que des reporters sont agressés par des "gilets jaunes". A Toulouse notamment, cinq journalistes de CNEWS et BFMTV avaient porté plainte fin novembre pour "violences aggravées", "menaces de mort", "tentative d'agression en réunion", rapportant avoir reçu des coups de pied, des crachats et avoir été poursuivis dans la rue.
Ce samedi, également, des journalistes de France 3 Languedoc-Roussillon ont subi des insultes.