Lundi matin, six loups se sont fait la belle de leur enclos au parc animalier Ecozonia à Cases-de-Pene près de Perpignan. Deux ont pu être mis en sécurité. Deux autres ont été abattus "pour des raisons de sécurité". Les deux derniers ont fui en pleine nature et restent toujours introuvables.
La traque aux loups continue dans la vallée de l'Agly depuis que quatre loups se sont échappés dans le parc Écozonia à Cases-de Pène ce 25 janvier au matin. Arrivés la veille d'un parc animalier de Riga en Lettonie, ces prédateurs au nombre de six avaient pourtant été placés dans une zone sécurisée spécialement aménagée au sein du site de 26 hectares. Mais à l'issue de leur première nuit en terre catalane, l'un des canidés pris soudain d'une crise de folie, s'est acharné avec ses longues canines contre le grillage de leur enclos.
Un soignant blessé
De quoi créer une brèche malgré la vaine intervention avec une bombe lacrymogène d'un soignant qui est sévèrement mordu au bras. Cet incident provoque la panique parmi le personnel et permet au loup excité et trois de ses congénères de prendre la poudre d'escampette dans le site heureusement clôturé.
Le blessé est aussitôt évacué au centre hospitalier de Perpignan. Les deux loups restants sont, par sécurité, anesthésiés grâce au fusil hypodermique. Tous les ouvriers qui travaillent pour l'aménagement du site sont priés de quitter les lieux. Selon le vétérinaire : "le loup devait être atteint du Winter Wolf Syndrom qui le rend très agressif en raison d'une très forte poussée hormonale."
La traque se complique
C'est alors que la chasse aux loups commence. Gendarmes et agents de l'office français de la biodiversité (OFB) venus en renfort organisent la battue. Avec le personnel du site, ils installent des cages-pièges. Hier après-midi, deux sont repérés mais doivent être aussitôt abattus. Les deux autres, plus malins, réussissent à trouver une faille dans la clôture grillagée du site. Les voilà à présent dans la nature à la grande surprise des riverains.
Hier soir devant chez moi, je vois une tête qui me regarde. Cela ressemblait à un gros chien.
"Je n'ai pas eu vraiment peur mais j'ai préféré rentrer à la maison. Je n'avais pas été prévenue que des loups s'étaient échappés" s'étonne la propriétaire d'un mas viticole voisin.
Toute la journée, les recherches se sont élargies autour du site d'Ecozonia jusqu'aux berges de l'Agly qui coule en contre-bas. Chaque fourré a été passé au peigne fin mais selon un des deux agents de la police de l'environnement : "Les fuyards peuvent être déjà loin. Il faut savoir que le loup peut faire une centaine de kilomètres en 24 heures. Ces aninaux de captivité ne sont plus sauvages car aujourd'hui ils ne savent plus chasser. Ils devront se rapprocher tôt ou tard de l'homme pour s'alimenter ou mourir de faim même s'il sont capables de jeûner pendant dix jours."
La préfecture des Pyrénées-Orientales a demandé un rapport circonstancié au propriétaire sur les causes de la fuite de ces loups. Elle suspend aussi toute nouvelle introduction d'animaux "dans l'attente d'une expertise de la sécurité des installations."
L'évasion de ces deux loups tombe plutôt mal. Le parc animalier doit ouvrir ses portes le 13 février prochain.
Quoi qu'il en soit, les autorités demandent d'être prudents dans la zone concernée tant que les loups ne sont pas retrouvés. La traque continue ce mercredi 27 janvier.