Jacques Rançon qui a déjà avoué avoir assassiné Mokhtaria Chaïb à Perpignan en 1997 viendrait de reconnaître une tentative de meurtre sur une jeune femme en mai 1998, dans le quartier de la gare à Perpignan. La victime avait survécu à ses blessures, c'est elle qui a identifié Rançon, 16 ans après.
La victime âgée de 36 ans, aujourd'hui, avait été entendue par un juge d'instruction de Perpignan, en mars dernier. Son témoignage a conduit Jacques Rançon une nouvelle fois dans les bureaux de la police judiciaire, pour une garde à vue.
Le suspect de 52 ans, qui selon nos confrères de lindependant.fr, a été transporté sur les lieux de cette tentative de meurtre, mercredi dans la soirée, niait toute implication dans cette nouvelle affaire, jusque là. Mais jeudi, dans l'après-midi, il aurait reconnu la tentative de meurtre, au couteau, le 9 mai 1998, rue de Belfort, à Perpignan. Sa victime avait alors 19 ans.
Jacques Rançon est passé totalement aux aveux" à propos de cette agression également commise à Perpignan, a déclaré à une correspondante de l'AFP son avocat, Me Xavier Capelet, après que le suspect eut été extrait mercredi de sa prison à Béziers pour être placé en garde à vue à Perpignan.
Jacques Rançon déjà mis en examen, depuis octobre 2014, pour l'assassinat de Mokhtaria Chaïb, est actuellement en détention à Béziers, en attente de son procès.
Si ces nouveaux aveux renforcent encore les indices des enquêteurs prouvant sa culpabilité dans l'affaire des disparues de la gare de Perpignan, cette tentative de meurtre ne pourra être jugée car les faits sont frappés de prescription.
Retour sur le témoignage de la victime, une jeune femme de 36 ans aujourd'hui
Quels souvenirs gardez-vous de votre agression ?
"C'était le 9 mai 1998. Il était aux alentours de 20h50. J'étais en bas de l'immeuble de ma mère, avenue de Belfort, pas très loin de la gare de Perpignan. J'avais 19 ans. J'attendais mon petit ami de l'époque. Un homme s'est porté à ma hauteur. J'ai tout de suite vu qu'il était alcoolisé".
(...)
"Il a brandi un couteau, qu'il tenait dans sa main gauche, et que j'ai à peine eu le temps de voir. Il m'a poignardée une première fois en bas du ventre. Mais je n'ai pas pu aller très loin, car il m'a porté un deuxième coup de couteau très vite, que je n'ai pas ressenti sur l'instant. J'étais éventrée. Aujourd'hui encore, je garde une cicatrice qui va du bas du nombril jusqu'en bas de la poitrine. Je suis tombée sur le ventre mais j'ai eu le réflexe de me retourner. Là, il m'a enjambée pour m'égorger. J'ai alors mis ma main sur la lame de son couteau pour l'empêcher de me porter un autre coup".
Extrait du témoignage de la jeune femme dans Le Parisien-Aujourd'hui en France en mars 2015.