"C'est du non-stop toutes les nuits" : drogue, téléphones, cigarettes, parfum, quand les détenus se font livrer par drone en prison

Selon l'UFAP UNSA Justice, des drones fanchissent toutes les nuits les murs de la maison d'arrêt de Perpignan pour livrer toutes sortes de marchandise dans les cellules des détenus. Les surveillants ne cachent pas leur colère et demandent la mise en place d'un système anti-drone dans la prison.

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"Il y a des livraisons tous les soirs, c'est du non-stop", assure Pierre Grousset. Le délégué UFAP UNSA Justice, parle même d'un service "Uber drone des voyous" à la maison d'arrêt de Perpignan. Dans la nuit du 2 au 3 août, les surveillants ont encore signalé l'intrusion d'un drone dans l'enceinte de la prison.

Une fouille de la cellule livrée au deuxième étage a été aussitôt ordonnée. Les gardiens y ont retrouvé et saisi des téléphones portables, une clé Wi-Fi 4G avec sa carte SIM, des clés USB, quatre flacons de parfum, dix paquets de cigarettes provenant d'Espagne, 20 paquets de feuilles à rouler grand modèle, des anxiolytiques et même des manettes de console de jeux vidéo.

Alors imaginez tout ce qu'on n'arrive pas à intercepter. On retrouve déjà de la drogue et des téléphones mais cela veut dire que des armes aussi peuvent rentrer dans la prison !

Pierre Grousset, délégué UFAP-UNSA Justice Perpignan.

Système anti-drone attendu

L'incident de trop pour le responsable syndical qui exige la mise en place rapide du système de neutralisation anti-drone promis ici. La maison d'arrêt est en effet site pilote pour ce dispositif qui consiste à brouiller les fréquences dans tout le périmètre pénitentiaire et donc de paralyser le drone qui est immobilisé ou renvoyé à son pilote. "On nous l'a promis, c'est prévu mais ce n'est toujours pas en place et en attendant, les trafics continuent", s'agace Pierre Grousset.

Manège nocturne

Des trafics très organisés visiblement et qui prospèrent depuis plusieurs mois dans l'établissement. Selon les surveillants de Perpignan, les détenus accrochent des vêtements ou tissus rouges aux fenêtres des cellules pour guider ces livraisons aériennes.

"Les délinquants ont toujours un temps d'avance. Les drones arrivent à 3 ou 4 heures du matin, ils ne font pas de bruit et dans la nuit on ne peut pas les voir depuis les miradors", explique Pierre Grousset. Il raconte d'ailleurs que ce sont des oiseaux qui ont permis de repérer pour la première fois le manège nocturne. Des gardiens avaient été surpris de les voir subitement s'envoler un soir. Ils avaient eu peur de l'appareil qu'ils avaient pris pour un prédateur.

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