Elections municipales: et si Perpignan se dirigeait vers une triangulaire pour le second tour

En 2014, pour faire barrage au Front national, la gauche perpignanaise avait décidé de se retirer de la course à l'issue du second tour des élections municipales. C'est dans le même but que la gauche et le centre envisagent cette fois-ci de se maintenir.

« La grosse différence avec 2014, explique le socialiste Mathias Blanc, second sur la liste de l'écologiste Agnès Langevine (troisième du premier tour avec 14,5% au premier tour ), c'est que cette fois-ci Jean-Marc Pujol n'est pas en mesure de gagner ».

« Le maire sortant a fait un score catastrophique, la moitié de celui de 2014 » confirme Clotilde Ripoull. La tête de liste de Perpignan Equilibre (arrivée en sixième position avec 6%) estime qu'en cas de duel, la victoire du Rassemblement national est acquise. 

 La question est donc de savoir comment on peut déjouer ce scénario 


Les résultats du premier tour sont en effet sévères pour le maire LR sortant de Perpignan.
 

Avec 18,4%, Jean-Marc Pujol arrive certes deuxième mais très loin de son rival, Louis Aliot. Le député du Rassemblement national a obtenu plus de 35% des suffrages le 15 mars dernier et il est le grand favori pour le second tour. « C'est Jean-Marc Pujol qui aurait dû se retirer", insiste Clotilde Ripoull qui dès le 15 mars au soir appelait à voter pour Agnès Langevine. Depuis, elle fait partie de ceux qui prônent haut et fort une « troisième voie », un large rassemblement de compétences capable de porter un vrai projet pour Perpignan. « Je suis là pour aider, soutenir ou participer", propose-t-elle avant de préciser toutefois que:

 ce ne doit pas être une question de personne 

A gauche et au centre, nombreux sont ceux qui ne veulent pas « rejouer le match de 2014 » 

Autrement dit, l'objectif est d'éviter de se retirer de la course pour empêcher une victoire du Rassemblement national.
Et ceux-là font et refont les comptes du premier tour: 35% pour Aliot, 18% pour Pujol, cela ne fait que 53% des électeurs qui se sont prononcés pour ces deux candidats. Reste donc 47%. Même si la politique n'a souvent rien à voir avec l'arithmétique, il y aurait un espace pour une éventuelle troisième voie. D'autant que l'épidémie de Covid-19 pourrait avoir modifié les priorités des électeurs perpignanais. Durant la campagne qui va s'ouvrir, on  parlera peut-être moins de sécurité et davantage d'environnement et de défense des services publics, espèrent certains. 
 

         Agnès Langevine qui serait à la tête de cette « troisième voie » perpignanaise n'a pas souhaité faire de commentaires. Contactée par téléphone, elle nous a répondu qu'elle annoncerait sa décision vendredi prochain. Mais, d'après nos informations, les discussions battent leur plein depuis plusieurs jours.

 Si on y va, ce sera pour gagner,

reconnaît Mathias Blanc, alors il faut se mettre dans la meilleure position possible ». Le socialiste défend l'idée d'un rassemblement le plus large possible mais refuse d'en dire plus lorsqu'on lui demande si ce rassemblement pourrait aller jusqu'à intégrer Romain Grau, le candidat de la République en marche, ou même quelques membres de sa liste.
        
Sur son flanc gauche, Agnès Langevine aurait eu des discussions également avec les responsables de la liste citoyenne de L'Alternative (6,5%). Conformément à ses statuts, l'association devrait tenir une assemblée en ligne jeudi soir puis voter, toujours en ligne, jusqu'à samedi midi afin de déterminer sa position au second tour. Une fusion avec la liste Langevine devrait faire partie des motions proposées aux militants. Cette fusion toutefois aura du mal à être adoptée si elle intègre aussi des candidats LREM.
        

Une triangulaire fait débat à gauche 

Au delà du périmètre encore mal défini de cet hypothétique rassemblement, le principe même d'une triangulaire fait toujours débat à gauche. Au soir du premier tour, la secrétaire départementale du PS, Ségolène Neuville, demandait le retrait de la liste Langevine et appelait unilatéralement à voter Jean-Marc Pujol pour faire barrage au RN. Le PC, lui aussi, prenait dès ce soir-là clairement position.
Aujourd'hui, Françoise Fiter, qui a longtemps soutenu le principe d'une liste unique de la gauche dès le premier tour, considère comme « peu crédible » l'idée qu'un rassemblement « tardif » puisse mettre cette gauche en position de gagner maintenant.

Celle qui représente le PC sur la liste de l'Alternative craint qu'une triangulaire facilite l'élection de Louis Aliot. « Pour ma part, je n'ai pas eu de contact avec Agnès Langevine, affirme-t-elle, ni durant la campagne, ni depuis le premier tour ». Et de s'impatienter : « il serait temps qu'on connaisse maintenant les intentions de tout le monde ».Ce souhait sera bientôt exaucé puisqu''Agnès Langevine mettra donc fin au suspens en fin de semaine.
Les dépôts de candidature pour le second tour des élections municipales se feront les vendredi 29 mai et mardi 2 juin. Le deuxième tour de l'élection municipale, rappelons-le, est prévu pour le dimanche 28 juin.


 
Romain Grau aux abonnés absents
Arrivé en quatrième position avec un peu plus de 13% des voix, le candidat de La République en marche a la possibilité de se maintenir lui aussi pour le second tour. Deux autres options s'offrent à lui : le retrait ou la fusion avec une autre liste. Mais depuis le 15 mars, Romain Grau est aux abonnés absents. Il n'a répondu à aucune de nos sollicitations téléphoniques, pas plus ces jours derniers qu'à l'issue du premier tour. 
 D'après quelques-uns de ses colistiers toutefois, aucune décision n'est encore prise et les discussions restent ouvertes au sein de la liste.

 
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