Explosion mortelle à Saint-Laurent-de-la-Salanque : "il faudra 3 à 4 jours pour comprendre ce drame et identifier les victimes" annonce le procureur

Lors d'une conférence de presse, à 18h ce mardi à Perpignan, le procureur de la République a fait le point sur l'enquête et le bilan de l'incendie dramatique qui a fait 8 morts et 4 blessés à Saint-Laurent-de-la-Salanque. Il a précisé que des investigations techniques délicates allaient commencer mercredi.

Une enquête pénale est ouverte depuis lundi pour incendie volontaire ayant entrainé la mort et des dégradations par explosions. Mais le procureur de la République de Perpignan l'a répété à plusieurs reprises "C'est à l'issue de l'enquête technique et scientifique confirmée par des témoignages que nous comprendrons si nous sommes sur une thèse criminelle ou accidentelle".

Et il précise : "nous adapterons la qualification en fonction des éléments scientifiques que nous aurons".

"Toutes les thèses sont travaillées pour essayer de comprendre la cause de l'incendie, on ne sait pas si c'était d'origine accidentelle ou humaine (...) Des témoignages sont en cours d'analyse, qui permettent d'envisager une piste qui peut être criminelle".

Jean-David Cavaillé, procureur de la République de Perpignan.

Le bilan provisoire est désormais de 8 morts (6 adultes, un bébé et un enfant), 4 blessés, dont un grave hospitalisé au CHU de Montpellier et 28 autres habitants évacués et pris en charge pour des blessures, brûlures légères et des inhalations de fumée.

Une cellule d'enquête spécialisée a été activée par le Parquet.

Les opérations d'identification des victimes ont débuté

En l'état des investigations, le procureur dit ne pas être en mesure de confirmer que les 8 victimes retrouvées sont les 8 personnes recherchées qui vivaient dans les 3 appartements où les corps ont été découverts. Mais le procureur estime ce mardi soir que "il n'y a plus, en l'état, de personnes portées disparues ".

Un travail d'identification a débuté ce matin à Montpellier et il doit se poursuivre dans les jours qui viennent. Il sera plus ou moins long selon l'état des corps.

Une cellule psychologique et un soutien de la préfecture, notamment des juristes, est mis en place pour venir en aide aux rescapés et survivants.

Des auditions et des visionnages de la vidéosurveillance

De nombreux témoins ont été entendus ce mardi. "Dans un événement aussi traumatique que celui d'un explosion, les témoignages, tout aussi fiables soient-ils, peuvent être contradictoires" explique le procureur.

Les enquêteurs ont aussi procédé à l'examen de la vidéosurveillance de la commune afin de comparer les témoignages et les faits enregistrés.

Des témoins auraient déclaré avoir entendu "4 jeunes" crier "on a allumé le feu". Des déclarations qui sont en cours de vérification et d'analyse grâce aux images de la vidéoprotection.

Les causes du drame restent inconnues à ce stade

Selon le procureur, seuls les experts pourront nous dire ce qui s'est passé à Saint-Laurent-de-la-Salanque, vers 1h30, dans la nuit de dimanche à lundi.

"Il n'est pas possible de dire ce soir, s'il s'agit d'une explosion suivie d'un incendie ou le contraire, d'un incendie suivi d'une explosion. Il y a au moins 3 ou 4 jours de travail pour les experts".

Jean-David Cavaillé, procureur de la République de Perpignan

Ce sont des éléments scientifiques qui peuvent répondre à la question et ces investigations ne débuteront que mercredi. Des gendarmes des Pyrénées-Orientales et de Montpellier ainsi que 3 équipes de l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale) sont mobilisés.

Quelque 140 gendarmes ont été déployés, a précisé le commandant adjoint du groupement de gendarmerie des Pyrénées-Orientales, Manuel Boissière, faisant état d'"un contexte très difficile, puisque des immeubles menacent de s'effondrer à tout moment".

Une 8e victime retrouvée ce mardi

Un huitième corps a été extrait ce mardi des décombres d'un des immeubles ravagés par l'incendie.

A la mi-journée, les pompiers ont hissé un brancard sur une nacelle. Quelques minutes plus tard, il a été déposé au sol, couvert d'un linceul blanc.

Après la découverte lundi de sept morts, dont deux enfants en bas âge, les pompiers étaient à la recherche d'une femme de 66 ans, la dernière personne portée disparue à la suite de cet incendie survenu dans la nuit de dimanche à lundi.

Les accès aux rues où se trouvent les 3 bâtiments incendiés ont été fermés et des bâches en plastique noir installées sur de hautes barrières.