Depuis lundi matin, la mairie de Saint-Laurent-de-la-Salanque est submergée par les dons en faveur des victimes de la terrible explosion qui a ravagé trois immeubles du centre-ville, dimanche soir. La commune catalane veut désormais recenser les donateurs en amont.
Alors qu'un huitième corps a été découvert par les pompiers ce mardi dans les décombres des immeubles qui ont brûlé à Saint-Laurent-de-la-Salanque, la solidarité s'organise dans cette commune de 10.000 habitants, située près de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales.
Lundi, au lendemain de cette terrible explosion dans laquelle au moins sept personnes ont été tuées dont deux enfants en bas âge, des riverains et des habitants des villages voisins sont venus spontanément apporter vêtements, couvertures et produits de première nécessité au foyer communal où sont encore hébergés une dizaine de sinistrés.
Un premier appel aux dons avait été lancé lundi sur le site Facebook de la mairie. Beaucoup de personnes y ont répondu, à tel point que les services de la ville, submergés par ces denrées en tous genres, tentent désormais de juguler ce flux généreux pour pouvoir mieux l'organiser :
Nous avons reçu des mètres cubes de vêtements, c'est très gentil mais ce n'est pas forcement adapté aux besoins des sinistrés. Nous allons plutôt recenser les dons désormais et revenir vers les gens par la suite.
Christelle Rozier,mairie de Saint-Laurent-de-La-Salanque
La ville demande donc désormais à toute personne souhaitant faire un don -que ce soit des meubles, des vêtements, de la nourriture ou un chèque-, de la contacter en premier lieu pendant les horaires d'ouverture de la mairie au :
04 68 28 06 01
Plus de dons au centre communal
Cette nouvelle plateforme communale créée en urgence recueillera les mails et reviendra vers les gens en fonction des besoins.
Sur son site Facebook, la ville remercie tout le monde pour cet "élan de générosité sans pareil" et explique qu'elle a besoin d’"ordonner ces dons afin de réinstaller les familles dans les meilleures conditions possibles" .
Les dons ne seront donc plus recueillis sur le site du Foyer rural :
Une ville en deuil
Les riverains du centre ville sont sous le choc depuis ce terrible drame. Dans les commerces endommagés aux alentours des immeubles, c'est la tristesse qui domine, on pense d'abord aux victimes et à leur famille, avant de panser ses propres plaies matérielles.
Des fleurs blanches ont été déposées sur les barrières qui délimitent le champ d'action des pompiers.
Pour les sinistrés encore hébergés au foyer municipal, c'est encore plus dur aujourd'hui, le contrecoup est terrible.
Laure Lignon,directrice de cabinet de la mairie de Saint-Laurent-de-la-Salanque
En attendant, leur relogement est la priorité des services de l'Etat, selon le préfet.
Étienne Stoskopf, préfet des Pyrénées-Orientales, a annoncé ce mardi sur France 3 Occitanie "la mise en place d'un comité de suivi afin que toutes les institutions puissent apporter une aide à la commune et aux sinistrés."
Sur la vingtaine de familles dont les logements sont devenus inutilisables, certaines ont été hébergées en urgence dans des hôtels, des HLM de la ville de Perpignan ou recueillies par de la famille ou des amis. Reste encore une dizaine de personnes dans le foyer rural où une cellule d'aide psychologique a été mise en place, avec l'aide de l'association France Victimes, dont les bureaux se trouvent à Perpignan.
Par solidarité avec les sinistrés la municipalité a décidé de suspendre les manifestations festives de ce week-end.
Une enquête difficile
L'enquête a été ouverte pour "incendie volontaire ayant entraîné la mort" pour déterminer les causes de l'explosion. Elle "s'annonce complexe", selon le procureur de la République de Perpignan.
Elle est menée par les gendarmes avec l'appui de spécialistes et d'experts en incendie. Néanmoins, les immeubles endommagés par l'incendie restent extrêmement dangereux, l'expertise à l'intérieur des bâtiments ne pourra pas avoir lieu avant mercredi.
L'explosion se serait produite au rez-de-chaussée des immeubles, près d'une épicerie et un local de restauration rapide. Accident ou acte criminel, pour le moment aucune piste n'est écartée.