Les trois suspects interpellés jeudi dernier, dans le cadre de l'enquête sur l'explosion et l'incendie qui ont fait huit morts en février, à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans les Pyrénées-Orientales, ont tous été placés en détention. Ils sont accusés de "destructions volontaires par incendie ayant entraîné la mort, des blessures et des destructions".
Deux des trois hommes, mis en examen dans le cadre de l'enquête sur l'incendie "criminel" qui a fait huit morts, en février, à Saint-Laurent-de-la-Salanque, ont été écroués mardi. Le troisième, le plus jeune, hospitalisé à Montpellier, l'était déjà depuis lundi.
Enfin, un quatrième suspect, placé en garde vue et entendu par les enquêteurs, a finalement été mis hors de cause.
"Je confirme les deux mandats de dépôt ordonnés lundi par le juge des libertés et de la détention à propos de ces suspects mis en examen pour complicité de crime et délits".
Jean-David Cavaillé, procureur de la République de Perpignan.
La piste criminelle toujours privilégiée
Le procureur de la République de Perpignan vient de faire connaitre ce jeudi matin, les résultats des investigations techniques dans les décombres.
Les analyses techniques de l'IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale, permettent plusieurs affirmations.
- L'usage d'explosif est exclu.
- L'existence d'une fuite de gaz de ville est exclue.
- Le point d'explosion se situait dans l'épicentre de l'épicerie.
- La présence d'activateurs d'incendie est établie. Il s'agit de produits non compatibles avec ceux proposés à la vente, comme des hydrocarbures, et susceptibles de générer des vapeurs inflammables à l'origine de l'explosion.
Les trois suspects en prison
L'homme âgé de 27 ans et de nationalité algérienne, hospitalisé à Montpellier après avoir été blessé pendant l'explosion, avait déjà été placé sous mandat de dépôt après sa mise en examen samedi pour "destructions volontaires par incendie ayant entraîné la mort, des blessures et des destructions".
Les deux autres co-accusés ont été placés mardi en détention provisoire. Ce sont deux Tunisiens, l'un de 43 ans, propriétaire de l'épicerie située au rez-de-chaussée du bloc d'immeubles incendiés, à Saint-Laurent-de-la-Salanque, l'autre âgé de 40 ans qui avait été interpellé vendredi.
Les trois arrestations ont eu lieu à Saint-Estève, Saint-Laurent-de-la-Salanque et Montpellier.
Huit personnes, dont un bébé et un enfant de deux ans de la même famille, ont péri dans l'incendie survenu dans la nuit du 13 au 14 février dans ce bourg de 10.000 habitants, situé près de Perpignan.
Le procureur devrait exposer les résultats de l'enquête lors d'une conférence de presse dans les jours à venir.