La fête de la Sant Jordi, patron de la Catalogne, aura lieu ce vendredi 23 avril. La tradition veut que l'on offre une rose rouge. Or ces fleurs peuvent venir de loin, ils ne sont plus que trois producteurs de roses dans les Pyrénées-Orientales.
A la Sant Jordi, la tradition catalane veut que l'on offre une rose rouge. Depuis les années 1920, les livres sont aussi devenus des présents. En 1995, l'Unesco fait de cette journée du 23 avril, la journée mondiale du livre et du droit d'auteur.
La vedette de la journée reste bien la rose rouge. Les producteurs catalans veulent proposer des fleurs locales face à la concurrence étrangère.
Relocaliser la rose rouge dans les Pyrénées
Marie-Anne Cardot, productrice installée a Saint-Genis des Fontaines, relocalise la rose. Elle pratique la vente directe : "On m'appelle vraiment pour savoir si on peut fournir des roses d'ici, les clients ne veulent pas acheter des roses d'ailleurs. C'est le discours que j'entends beaucoup cette année."
Il y a trente ans, 17 producteurs de roses travaillaient dans les Pyrénées-Orientales. En 2022, il ne sont plus que trois. 85% des roses rouges proviennent de l’étranger, le premier producteur mondial est le Kenya.
Il y a eu beaucoup d'importations de très loin, d'Equateur, du Kenya... Les fleuristes ont trouvé des fleurs moins chères, venant de loin et les producteurs français ont dû s'arrêter.
Marie-Anne Carnot, productrice de rose
Les clients apprécient cette relocalisation, comme Marie-Luce : "J'achète local justement pour la planète, pour faire vivre les gens d'ici et c'est important de faire attention où j'achète mes produits."
Les commandes s'emballent à la Sant Jordi
A Toulouges, chez cet la famille Borell, on cultive aussi la rose localement. Le regain d'intérêt pour la Sant Jordi est sensible. L'augmentation des commandes est nette en cette période de fête : "On va dire 40% à 50% en plus de la production habituelle sur cette fête, voir même plus, on augmente de 3000 roses" explique Philippe Borell.
Les commandes sont principalement passées par des clients institutionnels, mais le secours de la Sant Jordi reste le bienvenu. Loli Borell confie son inquiétude : "Derrière nous, je ne sais pas s'il y aura la relève. C'est quand même un gros investissement et vu maintenant le contexte pour produire en hiver avec le coût élevé du chauffage, ce sera de plus en plus difficile."
A Perpignan, les festivités pour célébrer la rose et le livre ce weekend se préparent. Le programme des animations est disponible en ligne.