Après l’évasion de 6 loups du parc animalier Ecozonia, au nord de Perpignan, un audit attribue les responsabilités au parc d’origine des loups, en Lettonie et dénoncent des faits de maltraitance.
Le 24 janvier dernier, 6 loups, en provenance du zoo de Riga, en Lettonie, arrivent au nouveau parc animalier EcoZonia, à Cases-de-Pène, au nord de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales.
Dès le lendemain, les loups réussissent à s’enfuir de leur enclos, arrachant clôtures et grillages. Deux d'entre eux sont aussitôt rattrapés, deux autres abattus, un cinquième retrouvé mort, 15 jours après, à quelques kilomètres du parc et le dernier reste toujours dans la nature.
La préfecture des Pyrénées-Orientales avait alors rapidement demandé la réalisation d’un audit de sécurité.
Le Parc EcoZonia a diffusé dans un communiqué les résultats de cet audit.
Les enquêteurs ont permis de révéler que “l'accident est directement lié à un individu surnommé « Psycho » et au fait qu'EcoZonia a reçu des informations inexactes ou partielles sur de nombreux points par Riga Zoo, notamment concernant la non-divulgation d'information sur le comportement des animaux malgré les nombreuses demandes par mail”.
Un comportement particulièrement agressif
A l’arrivée des six loups au parc animalier, l'équipe lettone a signifié à Cyril Vaccaro, directeur d’EcoZonia, que celui nommé Psycho avait des problèmes d’agressivité envers les humains. “On a beaucoup échangé par mail, mais malheureusement, le zoo de Riga ne nous a pas donné beaucoup d’informations sur les loups. Une fois les bêtes dans l'enclos, cet individu nous a violemment agressé à travers le grillage” explique le directeur. Le loup dangereux en question fait partie des deux qui ont été abattus après leur fuite.
Si on avait su, on aurait certainement refusé le transfert des animaux.
Le communiqué du parc animalier explique comment les loups sont sortis de l’enclos. Et c’est effectivement le loup nommé Psycho qui est à l’origine de la fuite. “Il a pris entre ses dents la clôture électrique, le fil conducteur a fini par lâcher sous la pression répétée des morsures. L’animal a pu s’attaquer au grillage, de manière répétée et acharnée et ce, malgré les tentatives de repoussement des personnels.»
L'enclos du parc est adapté
L'audit a également révélé que “Sur le parc EcoZonia, la conception de l’enclos réalisé, ainsi que les matériaux utilisés pour les loups, se retrouvent régulièrement dans bien des structures zoologiques, sans jamais qu’ils n’aient posé de problème d'’insécurité. Les dimensionnements du grillage, le diamètre de son fil et sa qualité, ne sont pas en cause » Après l'épisode, le parc a quand même décidé de renforcer l'intégralité des ses clôtures.
Dans la presse lettone, le zoo de Riga tente de se dédouaner de ces accusations. Guna Vītola, la responsable de la collection d'animaux du zoo letton, qui a participé au transport, déclare que les enclos sont mal construits. “ En France, il y avait le grillage tressé habituel, probablement avec du métal et du plastique autour. En tirant un fil, le maillage se déchire et s'il y a six loups forts et inquiets, ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Quand nous les avons tous relâchés, j'ai dit à mes collègues que pendant deux semaines, les loups essaieraient de tout faire pour sortir du paddock.”
Cyril Vaccaro s'étonne : “ça me fait doucement rire, on a fait le tour de la clôture de l’enclos ensemble et elle a validé le déchargement des loups. Si la clôture n'était pas adaptée, elle n’aurait pas signé et laissé les animaux”.
Des actes de maltraitance animale
Le parc dénonce également des conditions de transport intolérables et un temps de trajet inacceptable. “ Le document officiel intercommunautaire de transport des animaux stipulait un trajet direct en 31 heures. Eux ont mis quatre jours” précise le directeur.
EcoZonia indique que “les animaux ont été transportés dans des conditions que l’on peut largement considérer comme contraires au bien-être animal. Des signes cliniques (crocs cassés, griffes arrachées) et l'état des caisses de transport (trappe lacérée et gamelle en inox éventrée) témoignent du stress important qu'ont subi les animaux.
Le document officiel intercommunautaire de transport des animaux stipulait un trajet direct en 31 heures. Eux ont mis quatre jours!
"Ces conditions ne peuvent qu’exacerber un comportement déjà problématique. Les conditions de transport dans lesquelles Riga Zoo a transféré les animaux sont intolérables” conclut Cyril Vaccaro.
Le directeur du parc animalier de l’EcoZonia envisage sérieusement d’effectuer un dépôt de plainte en pénal auprès des instances internationales.