La récolte européenne d'abricots s'annonce faible cette année avec un recul de 11% à 443.000 tonnes de la production, et une chute de 26% en France, selon les prévisions de récolte établies par la chambre d'agriculture du Roussillon. Notre région produit 34% des abricots de France.
La production européenne risque donc d'être inférieure de 16% à la moyenne des années 2010-2014. Seuls les Pyrénées-Orientales pourraient tirer leur épingle du jeu car moins touchés par les aléas météo. Mais la production sera tout de même en baisse d'environ 10% en moyenne.
Manque de froid hivernal pour certaines variétés, décalage de floraison entre variétés qui habituellement s'inter-pollinisent, pluie et froid pendant la floraison, gel, grêle ces derniers jours, tous ces ingrédients donnent un potentiel de production d'abricot assez loin de celui de l'année dernière et bien inférieur à la normale", indique cette étude dévoilée mercredi lors du MedFel, le salon des fruits et légumes méditerranéens qui se déroule jusqu'à ce jeudi à Perpignan.
"Il faut remonter à 2013 ou 2003 pour trouver une récolte européenne aussi faible", selon le document.
Les prévisions pour la production française s'établissent à 115.569 tonnes d'abricots, en baisse de 26% sur un an, dont 56.250 en Rhône-Alpes, 40.000 en Languedoc-Roussillon et 19.319 pour la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
Seul le Roussillon tire son épingle du jeu cette année, avec des résultats "bien plus prometteurs" que l'année dernière, sans toutefois faire le plein, selon cette étude.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'abricots français cet été, mais l'arrivée sur les étals se fera en "dents de scie" car les différentes variétés ne réagissent pas de la même manière au climat, a expliqué à l'AFP l'auteur de cette étude Eric Hostalnou, de la chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales.
La floraison des abricotiers dure normalement deux à trois semaines, or "cette année ça a duré un mois et demi, il y avait à la fois des arbres en fleurs et en feuille dans les vergers", raconte Elodie Philibert, responsable qualité de l'entreprise Ille Roussillon, qui produit des fruits à noyaux dans les Pyrénées-Orientales.
Pour Jean-Christophe Erre, de l'entreprise Fruits du soleil, basée près de Perpignan, après cette année difficile l'incertitude pèse sur "la tenue du fruit et la conservation en frigo" pour les abricots, mais il reste confiant "s'il n'y a pas de grêle et que le mois de mai est chaud".
L'Italie, premier producteur européen d'abricots
L'Italie voit ses prévisions de récolte reculer de près de 20% à 163.190 tonnes, tandis que la Grèce qui avait été très déficitaire en 2015, voit ses prévisions se rapprocher de la moyenne avec 54.800 tonnes (+77%).
La récolte espagnole s'annonce pour sa part stable (-1%) à 109.235 tonnes.
"Malgré quelques épisodes de gel sur les variétés précoces, le potentiel espagnol ne semble pas trop affecté. Sans doute du fait de l'augmentation des plantations ces dernières années et l'entrée en production de nouveaux vergers", souligne l'étude.
En 2015, la récolte européenne s'était établie à 498.705 tonnes, et était en moyenne à 525.850 tonnes entre 2010 et 2014.
Par ailleurs, la chambre d'agriculture du Roussillon a décidé de reporter ses prévisions de récolte pour les pêches et nectarines européennes, "les incertitudes étant trop grandes sur l'évolution de la charge des arbres" en ce moment.
"On pensait qu'on aurait une saison précoce pour les pêches et les nectarines, mais à cause du froid on va arriver à une première récolte à partir du 10 juin, au lieu de fin mai", a expliqué Mme Philibert.