Mis en orbite en 2011, le laboratoire expérimental Tiangong-1 semble désormais hors de contrôle. La station est suivie de près par les agences spatiales, qui tentent d'évaluer la date et le lieu de sa rentrée dans l'atmosphère. Des morceaux pourraient retomber entre Perpignan, Méditerranée et Corse.
La chute de la station entre le 29 mars et le 9 avril
Penser que le ciel va nous tomber sur la tête est sans doute un réflexe gaulois. Il n'empêche que la station chinoise Tiongang-1, cela signifie "Palais céleste", chute inéluctablement vers la Terre depuis 2016. Selon l'Agence spatiale européenne (ESA), elle va atteindre l'atmosphère entre le 29 mars et le 9 avril. Voilà pour le quand. Mais où ?
"L’altitude de la station varie entre 230 km à son périgée [point le plus près de la Terre] et 250 km à son apogée [point le plus éloigné] aujourd’hui, car l'orbite est elliptique", a expliqué Stéphane Christy, expert au Centre d'orbitographie opérationnel (COO) du Cnes de Toulouse à franceinfo.
"L’altitude de Tiangong-1 diminue de quelques kilomètres par jour. Nous sommes dans une phase à peu près linéaire, avec une tendance à l’accélération", explique-t-il, mardi 13 mars.
Le sud-est de la France et la Méditerranée potentiellement concernés
En France, le COO est chargé de surveiller les objets qui passent dans un rayon de 400 à 1.000 km au-dessus de nos têtes, grâce notamment aux données du radar GRAVES, situé sur le plateau d'Albion, près de Carpentras dans le Vaucluse.
"Les mesures radar nous permettent de réaliser une prédiction de l’évolution de la trajectoire." Cette trajectoire, toutefois, est insuffisante pour établir avec précision la date et le lieu de sa rentrée dans l'atmosphère, et donc la chute d'éventuels débris.
Par élimination, les manchots empereurs et les ours polaires n'ont aucun risque d'être atteints par un débris chinois. Mais la zone de chute potentielle est immense.
"L’inclinaison de l’orbite de la station chinoise est environ de 42,8°, explique Stéphane Christy à franceinfo. La zone concernée est donc une bande comprise entre les latitudes 42,8°S et 42,8°N."
Plusieurs zones françaises sont potentiellement concernées, comme Perpignan, la Corse ou plusieurs territoires d'outre-mer.
En attendant, les plus inquiets peuvent suivre la progression de Tiangong-1 en temps réel, sur le site spécialisé Sat Flare (en anglais).
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Les risques sont minimes. Ainsi, l'ESA estime que le risque d'être touché par un débris est 10 millions de fois plus faible que le risque d'être frappé par la foudre sur une année.
