"On attend toujours la pluie pour faire pousser les fruits de demain" : les agriculteurs en difficulté face à la sécheresse

La sécheresse et les nouvelles restrictions d'eau inquiètent les agriculteurs dans les Pyrénées-Orientales, surtout les arboriculteurs et les maraîchers. L'artichaut dont la saison commencera d'ici deux à trois semaines pourrait être le premier touché.

Des feuilles jaunies et recroquevillées au mois de février comme sous un soleil estival, un mauvais présage pour l'arrosage des légumes.

Depuis trente ans qu'il est maraîcher, Ludovic Combacal n'avait jamais arrosé ses artichauds en hiver. Cette année, il a du recourir au goutte à goutte pour sauver sa production à Toreilles, à côté de Perpignan.

Alerte à la sécheresse

Après un hiver peu pluvieux, les nappes phréatiques sont au plus bas. Par endroit, il n'a plu que 50 % des quantités espérées pour remplir les réserves en eau souterraines à l'approche de l'été. Le département des Pyrénées-Orientales est en alerte sécheresse renforcée jusqu'à fin avril.

En attendant, Ludovic Combacal arrose ses artichauds. Mais pour l'agriculteur, rien ne ne vaut l'eau de pluie : "On a des charges de sel assez importantes, elle est toujours moins bien distribuée qu'une pluie, moins régulière, d'une qualité moindre. On attend toujours la pluie pour redonner sa qualité à notre exploitation et faire pousser les fruits de demain."

Des rendements affaiblis

Du côté des arboriculteurs, l'inquiétude est peut être encore plus grande. Pêchers et abricotiers ont besoin d'eau : 300 à 500 mm par hectare et sans irrigation pas de production de ces fruits en pays catalan. Or Même s'il la pluie est timidement de retour depuis la fin du mois de février en Occitanie,  la sécheresse se fait sentir malgré tout.

Deux à trois semaines avant le début de la saison, Ludovic Combacal craint que les rendements ne dépassent par les 10 à 12 tonnes à l'hectares cette année, au lieu de 15 environ en temps normal. Les arboriculteurs doivent adapter leurs arrosage au goutte à goutte par une réduction de 25 % des volumes d'eau.

Moins 25 % d'irrigation, c'est un jour sur quatre sans irrigation. La conséquence c'est une perte en rendement  supérieure à moins 25 % et aussi une perte de qualité car les fruits sont  de plus petit calibre.

Marc Fratantuono, ingénieur à la chambre d'Agriculture

Pour l'instant, Météo France ne prévoit pas de précipitations dans les Pyrénées-Orientales avant le 7 mars, ces pluies ne devraient pas être très abondantes.

 

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