"On ne peut pas gagner la confiance des jeunes et partir d'un coup" : une association de Perpignan manifeste pour dénoncer le licenciement de ses éducateurs.

L'association Enfance Catalane, qui vient en aide aux jeunes victimes de violence, s'est rassemblée ce mardi 7 novembre 2023 pour empêcher le licenciement économique prochain de ses neuf éducateurs de rue. Une grève reconductible tous les mardis a également débuté.

Une attente pleine de doutes que les salariés ne peuvent plus supporter. Ce mardi 7 novembre 2023, les syndicats SUD et CGT de l'association "Enfance Catalane" appelaient à la grève et au rassemblement à Perpignan. L'objectif : obtenir des réponses quant au prochain licenciement économique de ses neuf éducateurs de rue.

Depuis 2021, les éducateurs membres des "Bataillons de la prévention" parcourent les quartiers prioritaires de la ville pour venir en aide aux jeunes victimes de violence, ou pour faire de la prévention et de l'accompagnement scolaire. Au total 300 jeunes de 12 à 25 ans ont bénéficié de ce service, proposé par l'État.

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Plusieurs dizaines de manifestants étaient rassemblés à Perpignan. ©Philippe Georget et Frédéric Savineau

Renouveler l'expérience

Mais après deux années de bons et loyaux services, les salariés de l'association pourraient voir leur CDI s'arrêter net. L'expérience menée sur 2 ans touche à sa fin et, pour l'instant, les collectivités locales n'ont pas exprimé leur intention de renouveler ce service.

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Cette salarié de l'association Enfance Catalane dénonce le manque de réponse de la part de l'État concernant l'avenir de son emploi. ©Philippe Georget et Frédéric Savineau

"On ne sait pas où l'on va. On est dans l'incertitude la plus complète en attendant de savoir si les financements seront de nouveau accordés par l'État ou le département", déplore cet éducateur d'Enfance Catalane. Les salariés ne disposent plus que de quelques semaines avant que leur contrat ne prenne fin, le 31 décembre.

"Arrêter le suspens"

En attendant, les éducateurs doivent continuer d'assurer leurs missions. "On est toujours présents sur les quartiers même si on n'est pas sûrs d'être pérennisés. Ça crée une incertitude et une insécurité au niveau de la population, puisqu'on n'est pas sûrs de continuer nos accompagnements sur le long terme", affirme une autre salariée de l'association. "On ne peut pas gagner la confiance des jeunes et partir d'un coup... Ce serait un échec."

Les salariés espèrent qu'avec cette grève, reconduite chaque mardi matin jusqu'à ce que leur emploi soit assuré, l'État leur apporte une réponse claire. "Même si c'est un non, mais au moins qu'on arrête le suspens."

"J'espère que l'État va renouveler le financement de cette action qui est validée par tout le monde

Hermeline Malherbe, présidente du département des Pyrénées-Orientales

Surtout, le département affirme vouloir préserver le service. Interviewée par France 3 la semaine dernière, Hermeline Malherbe, présidente du département des Pyrénées-Orientales affirmait : "j'espère que l'État va renouveler le financement de cette action qui est validée par tout le monde, toutes les collectivités locales sont d'accord pour dire que ça fonctionne."

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