Perpignan : hommage aux Berbères du Maroc dans Visa pour l'image

Parmi les expositions poignantes de Visa pour l'Image, celle du photographe Ferhat Bouda à la chapelle du Tiers-Ordre de Perpignan. Des clichés noir et blanc qui témoignent de la résistance d'un peuple, les Berbères, avec un respect et une humanité qui transcendent le regard du photographe.

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Les Berbères du Maroc, une culture de résistance


Ils s'appellent eux-mêmes les Amazighs, « hommes libres ». Les Berbères au coeur de l'exposition photo de Ferhat Bouda sont les plus anciens habitants de l’Afrique du Nord. Ils occupent depuis des millénaires un vaste territoire qui s’étend des côtes atlantiques du Maroc jusqu’à l’oasis de Siwa en Égypte. Ce peuple possède une langue et une culture qui lui sont propres, mais son identité est menacée. Ne s’inscrivant pas dans la logique d’État-nation, nomades ou sédentaires, musulmans, chrétiens ou juifs, les Berbères sont suspectés d’hérésie par les pouvoirs nord-africains, et souvent opprimés, dispersés, assimilés, voire persécutés. Leur quotidien est alors une lutte pour préserver leur identité.


Marc Tamon et Joan Lopez ont rencontré Ferhat Bouda à la chapelle du Tiers-Ordre.
Reportage de Marc Tamon et Joan Lopez ©France 3 Pays catalan

Les Berbères, une rencontre qui se mérite 


Pour témoigner de la culture berbère, le photographe Ferhat Bouda a dû aller à la rencontre de ce peuple isolé dans le Haut-Altas et témoigne:

"La plupart des Berbères vivant au Maroc, je suis allé à leur rencontre à Tinfgam, un village situé dans le Haut Atlas à près de 2 000 mètres d’altitude, que l’on atteint après trois heures de marche sur un sentier escarpé. Les maisons sont faites de pierre et de terre cuite quand elles ne sont pas directement aménagées dans les grottes qui parsèment les crêtes et les collines abruptes du territoire. Les villageois sont paisibles, animés d’une force tranquille. Ce sont pourtant les oubliés du gouvernement qui les marginalise à dessein. Aucune infrastructure n’est mise en place pour assurer leur santé ou leur éducation ; il n’y a ni dispensaire ni école, pas même l’électricité. Mais les Berbères sont indépendants. Par leur connaissance profonde de l’environnement et leur savoir-faire, ils parviennent à s’autosuffire en travaillant la terre, en élevant des chèvres. Leur mode de vie est intimement lié au territoire qu’ils habitent et s’organise au jour le jour, suivant le rythme de la nature. En dépit des conditions de vie précaires, il règne dans le village une atmosphère chaleureuse, familiale. Les femmes y occupent une place centrale, les hommes étant pour la plupart partis travailler sur d’autres terres. Elles sont ainsi devenues les gardiennes de la mémoire vive, des traditions et de la culture amazighes".

Pour découvrir le travail de Ferhat Bouda et des autres photographes présents à Perpignan, visitez le site de Visa pour l'image.

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