Olivier Barbot, médecin chef du service de réanimation à l'hôpital de Perpignan tire la sonnette d'alarme face à l'augmentation des cas de Covid dans les Pyrénées-Orientales. Les lits destinés aux cas critiques liés au coronavirus sont pleins et les autres hôpitaux d'Occitanie sont saturés.
Ce lundi 2 août, 15 patients Covid sont actuellement pris en charge au service réanimation de l'hôpital de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. Réunies en cellule de crise, les équipes médicales ont décidé de réquisitionner quatre bureaux pour y aménager des lits de réanimation supplémentaires destinés aux patients touchés par le Covid.
C’est très tendu à l’hôpital de Perpignan, même limite catastrophique, parce que les patients Covid arrivent à flux constant : on compte deux à quatre entrées par jour en service de réanimation, sans compter les patients qui arrivent en service de médecine et qui sont encore plus nombreux.
Une situation d'autant plus inquiétante qu'après "un an et demi de crise, les effectifs sont épuisés", souligne le médecin. "On réfléchit à déprogrammer des opérations de patients non Covid pour pouvoir libérer des lits.".
L'étape suivante, si nécessaire, sera le transfert de patients covid+ vers les CHU de Nîmes et/ou Toulouse.
99% des cas critiques sont des personnes non vaccinées
En moyenne, les personnes qui sont actuellement soignées au centre hospitalier de Perpignan contre le Covid sont âgées 55 à 60 ans, avec, pour la plupart, des antécédents d'obésité, d'hypertension ou de diabète. Mais parmi les cas critiques dont le pronostic vital est engagé, on compte également des gens plus jeunes, âgés de 30 à 40 ans, sans antécédents.
"Dans 99% de cas graves, il s'agit de personnes non-vaccinées : soit parce que ce sont de farouches opposants au vaccin, soit parce qu'elles pensaient que le Covid n’allait pas les toucher." raconte Olivier Barbot.
En ce qui concerne le 1% de cas restant, il peut s'agir de personnes vaccinées ayant mal répondu à la vaccination, comme des personnes immuno-déprimées, ou encore des primo-vaccinés, comme l'a expliqué Bertrand Guidet, chef du service réanimation à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris à nos collègues de Franceinfo.
"Plus le virus circule, plus on risque d'avoir des variants encore plus dangereux"
Avec un taux d'incidence de 581 cas pour 100.000 habitants, en légère baisse sur 3 jours, les Pyrénées-Orientales font partie des départements les plus touchés de France. Au même niveau que l'Aude, l'Hérault, la Haute-Garonne, le Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes, qui se situent tous au-dessus des 400 cas de Covid pour 100.000 habitants.
L'incidence moyenne en France est de 223 et le seuil d'alerte es fixé à 50.
Olivier Barbot reconnaît qu'une personne vaccinée contre le Covid peut être contagieuse, "mais beaucoup beaucoup moins qu’une personne non vaccinée. Il faut diminuer la circulation du virus ! Pour ça, il n’y a pas 36 solutions : c’est porter le masque, respecter les mesures barrières et c’est la vaccination.".
"Reporter la vaccination, c’est autant de cas hospitalisés en réanimation potentiels" conclut le chef de service de l'hôpital catalan.