Dans le procès des disparues de la gare de Perpignan, l'avocat général a requis une peine de réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Jacques Rançon est notamment accusé du meurtre et du viol de Moktaria Chaïb en 1997 et de Marie-Hélène Gonzalez en 1998.
" Vous n'avez plus rien à faire dans notre société monsieur Rançon. Vous avez fait trop de mal. Je demande une peine qui l'empêche de récidiver. La peine maximale. La réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
Vous n'avez plus rien à faire dans notre société monsieur Rançon
L'avocat général avait insisté: "Tous les trois mois, à Perpignan, vous attaquez des femmes seules. Le couteau est l'arme des sadiques et c'est pour ça que vous l'utilisez. Je suis sûr qu'après le meurtre de Marie-Hélène Gonzalez, vous ne vous vous débarrassez pas du couteau. Vous le conservez, comme un substitut phallique." En poursuivant: "monsieur Rançon, vous êtes incapable d'avoir des remords."
Le couteau comme substitut phallique
Au début de sa plaidoirie qui n'aura durée que 35 minutes, Luc-André Lenormand avait demandé aux jurés: "Vous condamnerez Jacques Rançon sans haine,sans vengeance. La colère n'est pas du côté de la justice."
Ce matin, la partie civile avait souhaité "faire revivre quelques instants les victimes" selon les mots de maître Nicolau.Faire revivre quelques instants les victimes
"La justice, c'est un plateau sur lequel on met d'un côté les crimes commis, la dangerosité de l'accusé et de l'autre la peine que vous choisirez, " dit-il à l'attention des jurés. "Mais il sera impossible d'équilibrer ce plateau. Ni la torture, ni la peine de mort n'existe dans le code pénal français.
La souffrance des familles sera perpétuelle
La souffrance des familles sera perpétuelle." Il évoque Jacques Rançon: "ce n'est pas un animal ni un monstre issu de la mythologie ou d'un auteur de polar. lui, il est bien réel. Et il n'est pas fou. On ne juge pas un malade mental mais un être humain dans ce qu'il y a de plus abject."
On ne juge pas un malade mental mais un être humain dans ce qu'il y a de plus abject
Un peu plus tôt, maître Capsié, toujours pour les parties civiles évoque le mot qui, selon lui, représente le mieux Jacques Rançon: "il est sadique, sa satisfaction ne peut être obtenue que par la souffrance physique et morale de ses partenaires.
Personne ne sortira indemne de procès, tous, sauf Jacques Rançon." Maître Capsié a compté pas moins de 13 passages à l'acte: "il a une image dévalorisée de la femme et de lui-même. Cela ne suffit pas pour tuer, pour violer, pour mutiler, pour décapiter."Il est sadique
Jacques Rançon est jugé pour le viols et les meurtres de Moktaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez, la tentative de viol sur Nadia (prénom d'emprunt) et la tentative de meurtre sur Sabrina entre 1997 et 1998 à Perpignan.
J'ai commis des meurtres sans plaisir
Le président de la cour a une dernière fois tenté de faire parler Jacques Rançon. L'accusé a simplement déclaré: "Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. J'ai commis des meurtres sans plaisir."
Le verdict est attendu lundi en fin de journée.