PORTRAIT. Perpignan : Sephora Bouziès, une femme libre et pionnière au sein de la communauté gitane

Issues du quartier défavorisé de Saint-Jacques, des femmes gitanes découvrent le monde professionnel dans un atelier de textile. Sephora Bouziès est la pionnière. Elle fait aujourd'hui figure d'exemple pour sa communauté. 

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En plein coeur de Perpignan, l'atelier textile  "Père Pigne" joue la carte éco-responsable et mise sur l'insertion sociale. L'entreprise Pere Pigne est un atelier de confection 100% local, 100% écologique et 100% solidaire. L'atelier perpignanais s'inscrit au coeur du projet résilience en proposant une opportunité professionnelle aux femmes d'un des quartiers les plus pauvres de France : le quartier Saint-Jacques de Perpignan.

Aujourd'hui, l'entreprise compte 45 couturières dont la moitié sont d'origine gitane. Issues du quartier Saint-Jacques, ces femmes découvrent le monde professionnel. Sephora Bouziès est la pionnière. Elle fait aujourd'hui figure d'exemple pour sa communauté. Une véritable révolution professionnelle et culturelle.

Avant, tous les matins, je nettoyais la maison puis j'accompagnais ma fille à l'école et je préparais à manger. Le soir, j'allais à l'église évangéliste. Ma vie se résumait à cela....

Séphora Bouziès

 

Quartier Saint-Jacques, 7 h du matin. A 25 ans, Séphora a fait le grand saut. Depuis un an et demi, elle travaille pour Pere Pigne, l'atelier de confection textile . Comme elle, elles sont une vingtaine de femmes gitanes à avoir pris le même chemin. Celui de l'apprentissage, de la formation en alternance, et de la diversité sociale. Sephora est partie de très loin... 

Quand je suis arrivée le premier jour, je ne savais pas me servir d'une machine. Je ne savais pas coudre, je ne savais rien. 

Séphora Bouziès

 

 

Des machines, des  tshirts et 36 000 masques par semaine sont confectionnés dans cet atelier. Loin des clichés sur les femmes gitanes, contre la discrimation et l'analphabétisme, Sephora affiche aujourd'hui une sincère et véritable fierté. Plus qu'une révolution professionnelle, le retour de l'estime de soi. 

 Moi, j'ai arrêté l'école quand j'étais jeune, je devais avoir 9 ou 10 ans. Maintenant, je retourne un peu en enfance. Ma fille me le dit souvent. Elle me dit, toi et moi, on va à l'école. Je montre à ma fille qu'on peut s'en sortir. J'ai appris à travailler, à gagner mon propre argent et à y faire attention.  Ma vie est devenue plus normale. Si je n'avais pas été embauchée par l'atelier , je n'aurais jamais pu travailler. Parce que les gitans sont vus comme des voleurs, comme des mauvaises personnes. Ici, ce n'est pas le cas. 

Séphora Bouziès

Des femmes  gitanes reconnues, des femmes actives et autonomes financièrement. Ces battantes font évoluer les mentalités sans renier leurs propres traditions, ni leur langue catalane. 

 

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