Au bout de quatre jours de procès à Marseille, pressée de questions, Nadine Oliveira s'est effondrée à la barre. Elle a été évacuée par les pompiers. L'audience ne reprendra que lundi 26 septembre.
Au quatrième jour de son procès, Nadine Oliveira, la conductrice du car, jugée pour homicides et blessures involontaires s'est effondrée à la barre. Pressée de questions par la présidente et les parties civiles, la prévenue, qui conduisait le car percuté par un train sur un passage à niveau à Millas dans les Pyrénées-Orientales le 14 décembre 2017 a craqué. Six enfants ont été tués dans cet accident, plusieurs autres ont été grièvement blessés.
Trou noir
Nadine Oliveira, 53 ans, était en train une énième fois de tenter d'expliquer ce qu'elle avait vu ou pas vu avant la collision avec le train dans laquelle six collégiens ont perdu la vie. Elle assure que les barrières du passage à niveau étaient ouvertes, ce que les expertises contredisent formellement, mais parle aussi d'un "trou noir" sur ce qui s'est passé.
"Ce n'est pas très, très clair ce trou noir et il y a quelque chose qui m'interroge: vous maintenez que cette barrière est ouverte et après vous avez un trou noir", l'interroge Me Hélène Castello-Picard, avocate de plusieurs familles de victimes.
La prévenue n'arrive pas à répondre, revient sur la scène d'après l'accident : "quand je lève la tête, je vois les sièges", évoquant la violence du choc dans lequel le car a été coupé en deux et les occupants et des sièges projetés dehors.
Scène traumatique
La vision de cette scène traumatique l'a fait s'effondrer totalement, elle se met à sangloter sans réussir à se reprendre. La présidente suspend quelques minutes. Mais la prévenue évacuée dans une salle jouxtant la salle d'audience n'arrive pas reprendre ses esprits, d'autant plus bouleversée qu'une des jeunes victimes va la voir.
Après quelques minutes de suspension, la présidente du tribunal correctionnel Céline Ballerini indique: "On ne va pas pouvoir reprendre ce soir parce que je ne sais pas si elle sera en état, si elle va rester là ou être évacuée".
Semaine éprouvante
"On a eu une semaine éprouvante donc le tribunal prend la décision de suspendre jusqu'à lundi", a-t-elle ajouté après quatre jours d'audience où il a beaucoup été question de "cette horrible journée du 14 décembre 2017" avec le récit de cinq des 17 adolescents blessés.
Me Jean Codognès son avocat, peu disert depuis le début du procès, réagit. "Cette femme est en souffrance. On lui pose toujours les mêmes questions. Il y a deux mois, elle a fait une autolyse ( tentative de suicide)". Si on n'avait pas été auprès d'elle, elle ne serait pas là à ce procès".
La conductrice du bus a finalement été évacuée par les pompiers et ses avocats n'étaient pas en mesure de dire si elle serait présente pour la suite de ce procès, censé durer jusqu'au 7 octobre.
L'audience ne reprendra que lundi 26 septembre.
Avec l'AFP.