Procès Rançon à Perpignan : l'enfer vécu par Lolita, l'amour de sa vie

Jacques Rançon affirmait que c'était l'amour de sa vie. Lolita, qui a vécu avec lui de 2005 à 2012, a raconté au contraire le calvaire auprès du "tueur de la gare de Perpignan", jeudi au quatrième jour de son procès devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales. Ils ont eu deux enfants.

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Cet ancien cariste-magasinier, qui aura 58 ans vendredi, est jugé pour avoir violé, tué et mutilé deux femmes en 1997 et 1998. Il lui est aussi reproché d'avoir tenté de violer une autre femme et d'en avoir laissé une quatrième pour morte.

Lolita l'a connu à 16 ans, il en avait 45


Lolita l'a connu à 16 ans, il en avait 45. Leur histoire a commencé parce que Rançon l'avait protégée de son ex-petit copain qui la frappait. Ils s'étaient pacsés, tout se passait bien mais tout a changé lorsqu'elle est tombée enceinte. "Il a montré son vrai visage. Il me donnait des coups de poing, de pied. Il m'insultait. Il me rabaissait (...) Il a voulu que j'ai des relations sexuelles avec son fils (homosexuel, NDLR). Il voulait le remettre dans le droit chemin. J'ai refusé", a-t-elle expliqué.

Sa violence a décuplé après la naissance de notre fille


"Sa violence a décuplé après la naissance de notre fille", a-t-elle encore affirmé, précisant que si elle avait "le malheur de se plaindre" à des proches, de ne pas "sourire", il s'en prenait à elle. Lolita a fini par "prendre son courage à deux mains" en 2012. Elle l'a quitté et a déposé plainte parce qu'il avait "tenté de l'étrangler".



De l'amour à la haine 

"Je l'ai aimé et mon amour s'est transformé en haine", a reconnu Lolita, qui a eu deux enfants avec lui. "Il m'a poursuivie avec un couteau. J'ai couru aussi vite que j'ai pu et je me suis cachée", a-t-elle ajouté en larmes, soulignant qu'il avait continué à "la harceler" et "à la menacer de mort", "à l'épier", à lui "faire du chantage sur les enfants" après la rupture. "J'ai pu être tranquille après la 2e plainte", a-t-elle précisé, accusant aussi Rançon d'attouchements sur leur fille.



L'accusé originaire de Picardie a été condamné pour ces menaces de morts et violences à deux reprises: à un an de prison, dont six mois avec sursis, et une seconde fois, à un an ferme le 4 octobre 2013 "avec injonction de soins en raison d'une dangerosité sociale avérée". Il sortira de prison le 12 juillet 2014. Pour Me Étienne Nicolau, ce témoignage est la preuve que Rançon ne changera jamais. Et de rappeler que mercredi, Carole, une de ses premières compagnes avait déjà raconté une histoire similaire.

C'est un ramassis de mensonges


"C'est un ramassis de mensonges", a affirmé Rançon, comme la veille. "Je ne n'ai plus rien à dire. Ça ne sert à rien", a-t-il poursuivi, veste grise et chemise claire après avoir reçu de nouveaux vêtements de l'administration pénitentiaire. "Tu oses ? (...) Et les bleus que j'ai eus (...) Pauvre merde, va!", a rugi Lolita.

Même si j'ai été violentée, il ne fera plus de mal à personne, c'est tant mieux

 

Jacques Rançon affirmait que c'était l'amour de sa vie. Lolita, qui a vécu avec lui de 2005 à 2012, a raconté au contraire le calvaire auprès du "tueur de la gare de Perpignan", jeudi au quatrième jour de son procès devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales. Ils ont eu deux enfants.

 


Aux yeux de Rançon, c'est un peu à cause de Lolita qu'il est dans le box des accusés. L'empreinte génétique prise à l'occasion de cette condamnation a été l'un des éléments permettant son identification comme le "tueur de la gare". Il sera incarcéré le 16 octobre 2014. "Même si j'ai été violentée, il ne fera plus de mal à personne, c'est tant mieux", a estimé Lolita.



Auparavant, Sylvia a raconté à la Cour comment Rançon l'avait amenée plusieurs fois sur le terrain vague, où a été découverte l'une des victimes, atrocement mutilées. "Nous sommes allés une dizaine de fois sur ce terrain vague (...), pour discuter, parfois pour nous faire des bisous", a témoigné cette femme qui a vécu avec l'accusé en 1998 ("une raltion harmonieuse pendant six mois) , au cours de sa "période d'intensité criminelle", selon la formule du président de la Cour, Régis Cayrol.  C'est sur ce terrain que le cadavre de Moktaria Chaïb, tuée le 20 décembre 1997, avait été découvert atrocement mutilé.

C'était un endroit qui avait de l'importance pour lui. Il se sentait plus calme là-bas


"C'était un endroit qui avait de l'importance pour lui. Il se sentait plus calme là-bas", a ajouté cette quinquagénaire belge qui a stoppé sa relation quand l'accusé a été interpellé à sa stupéfaction pour une affaire d'agression sexuelle en août 1998. "Je ne suis jamais retourné là-bas. Elle confond d'endroit", a démenti Rançon. "Êtes-vous sûr ? Elle a parfaitement reconnu les lieux", a rétorqué Régis. Cayrol. Le verdict est attendu le 26 mars.
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