Sabrina H, victime de Jacques Rançon, a assisté à tout le procès depuis le début. Ce jeudi 15 mars, alors qu'elle passait à la barre, elle a été prise d'une violente crise de nerfs.
Sabrina a survécu à une tentative de meurtre de la part de Jacques Rançon, en 1998. Ce jeudi 15 mars, alors qu’elle était à la barre pour témoigner, elle s’est effondrée.
Alors que l’avocat général lui demande si Jacques Rançon a essayé de lui couper la tête, Sabrina répond oui, puis part d’un rire nerveux. Elle explose alors en sanglots. Plus que des sanglots, ce sont presque des râles qu’elle émet. La sécurité civile doit s’avancer pour la soutenir.
La scène est suivie de cris hostiles à Jacques Rançon. L’audience a été suspendue 10 minutes.
"J’ai la haine. J’ai envie de le tuer. Je me suis toujours promis de le retrouver", déclarait Sabrina quelques minutes avant sa crise.
En se tournant vers son agresseur : "Je ne pardonnerai jamais. Et j’espère que vous allez souffrir en prison."
Pour maître Nicolau, l’un des avocats des familles des victimes, sa cliente "a revécu la scène de l’agression".
"Une agression comme ça, ça ne s'oublie pas", commente de son côté le petit frère de Sabrina. "On attend depuis longtemps cette histoire. On attend que Jacques Rançon soit jugé. J’espère que tout sera fait pour que la vérité soit dite."
"C'est le mal incarné. Sa place est en prison."
A la fin de cette journée de procès, Sabrina est revenue sur son passage à la barre : Hier soir je n’ai pas dormi de la nuit parce que j’appréhendais de l’affronter. J’ai pu dire ce que je voulais ce matin, j’ai attendu 17 ans pour le rencontrer, je me suis libérée. Je pense que j’ai tout dit.
"Pendant 17 ans, je me suis toujours promis de ne jamais l’oublier, ajoute-t-elle. Il a fait de ma vie un enfer. Je tiens aussi à témoigner pour la famille de Marie-Hélène."
Près de 20 ans après son agression, Sabrina reste traumatisée :
Dans la vie de tous les jours, je ne fais confiance à personne. J’aurai toujours cette peur en moi. Il ne faut jamais faire confiance, parce qu’on ne sait jamais à qui on a affaire. Ce soir-là, je ne pensais pas que ce personnage allait me faire du mal. C’est le mal incarné. Sa place est en prison.
Pour se "refaire une autre vie", la jeune femme dit avoir dû fuir Perpignan. Pour elle, Jacques Rançon ment lorsqu'il dit ne se souvenir de rien. Pire, dit-elle, "il jubile de ce qu'il entend".
Son interview en intégralité :
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