Le verdict est tombé aux Assises de Perpignan ce jeudi 3 novembre. Damien B. a été condamné à une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté de 20 ans. Le jeune homme de 21 ans était jugé pour le meurtre de Priscillia à Estagel dans les Pyrénées-Orientales en 2019.
A la mi-journée, l'avocate générale avait requis la peine la plus lourde à l'encontre de l'accusé : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans et d'un suivi socio-judiciaire de 20 ans avec injonction de soins. Après 2h30 de délibéré, les jurés ont rendu un verdict un peu plus clément : 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté de 20 ans.
Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2019, lors du bal des pompiers à Estagel à 25 km de Perpignan, Damien B. avait entraîné dans le cimetière, tenté de violer Priscillia avant de lui assener cinq coups de couteau. La jeune femme, qui venait d'avoir 18 ans, avait été retrouvée le lendemain matin entre deux tombes, à moitié dénudée.
"Il a reconnu l'avoir étranglée"
Depuis lundi, le jeune homme de 21 ans était jugé pour meurtre sur personne vulnérable, agression sexuelle et viol sur personne vulnérable, commis à l'aide ou sous la menace d'une arme. La victime, Priscillia, poignardée à 5 reprises et morte étouffée, était tout juste majeure au moment du drame. Son corps avait été découvert le dimanche 7 juillet 2019. Si l'accusé n'a jamais parlé des circonstances et des causes réelles de son geste dramatique, il l'a toujours assumé après ses aveux en garde à vue, en octobre 2019.
Mercredi 2 novembre 2022, de nouveau, "il a reconnu les faits, il a reconnu l'avoir étranglée, il a reconnu un coup de couteau. Manifestement, il y en a plusieurs, mais il se souvient d'un coup de couteau, a expliqué Me Pierre Alfort à Nicolas Esturgis, journaliste à France 3 Occitanie. Il reconnait. Simplement, il ne se souvient pas de tout. Les faits de nature sexuelle, il les occulte, il a du mal à en parler, il a du mal à se les avouer."
"J'aimerais avoir une justice très sévère"
La mère de Priscillia avait réclamé un verdict sans circonstances atténuantes pour le meurtrier de sa fille, demandant un exemple face à une violence aveugle. "Je suis dans un état d'esprit de colère, de grande colère, avait déclaré Sophie Gonzalès, la mère de Priscillia, à l'ouverture du procès. J'aimerais après les trois jours à venir de procès, avoir une justice très sévère. Il est très important, qu'il y ait une sanction très sévère."
Pour l'avocat de l'accusé, Me Pierre Alfort, son passé et son jeune âge devaient modérer la peine.
Ecrit avec Nicolas Esturgis.