Plus de 3 ans après le meurtre de Priscillia, dans le cimetière d'Estagel, Damien B. comparait devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales. Le jeune homme, âgé aujourd'hui de 21 ans, est jugé pour meurtre sur personne vulnérable, tentative de viol et tentative d'agression sexuelle. Il a reconnu les faits sans jamais s'expliquer.
Cette terrible affaire avait ému tout le village d'Estagel en juillet 2019.
La disparition de Priscillia, puis la découverte de son corps le lendemain, dans le cimetière de la commune catalane a été un choc. Tout comme l'enquête qui a suivi et qui a permis l'arrestation d'un jeune d'Estagel. Damien, 18 ans au moment des faits, il a avoué être l'auteur du meurtre.
"La France est en colère, on ne peut plus accepter de telles souffrances"
Devant le palais de justice de Perpignan, ce lundi matin, avant l'ouverture du procès, Sophie, la maman de Priscillia, a témoigné de sa douleur et celle de sa famille, plus de 3 ans après le meurtre de sa fille.
On vit au jour le jour, avec la douleur et le manque de Priscillia. Il n'y a pas un jour sans que je pense à ma fille. Chaque réunion de famille, il manque une personne, il manque un sourire, il manque son rire... C'est très douloureux.
Sophie Gonzalès, mère de Priscillia.
Et d'ajouter : "je suis dans un état d'esprit de colère, de grande colère. J'aimerai après les 3 jours à venir de procès, avoir une justice très sévère. Il est très important, qu'il y ait une sanction très sévère".
Puis Sophie Gonzalès est revenu en tant que maman, sur d'autres drames récents, celui de Lola, celui de Justine Vayrac...
"La France est en colère. On ne peut plus accepter de telles souffrances. (...) Il faut que les auteurs de tels actes, comme Damien, soient punis sévèrement. Il faut que les juges, les jurés sanctionnent les coupables".
Priscillia tuée dans le cimetière
Le drame s'est produit dans la soirée du 6 au 7 juillet 2019, juste après le bal des pompiers d'Estagel. La victime avait à peine 18 ans.
Le corps de Priscillia a été retrouvé allongé à terre, dénudé entre les tombes.
L'autopsie a révélé que la jeune fille, souffrant d'une déficience intellectuelle et d'un léger handicap moteur, avait été sexuellement agressée et poignardée à 5 reprises, avant de mourir asphyxiée.
Ce meurtre avait suscité une énorme émotion dans le village catalan. 200 personnes avaient participé à une cérémonie d'hommage à Priscillia.
Une arrestation début octobre
Il aura fallu près de 3 mois pour qu'une interpellation intervienne, début octobre 2019.
Un jeune homme d'Estagel, du même âge que la victime, interpellé et entendu en garde à vue, a avoué le meurtre, annonçait le jeudi 3 octobre, le procureur de la République de Perpignan, Jean-Jacques Fagni.
"Le suspect a reconnu l'intégralité des faits qui lui étaient reprochés, sans, pour l'heure, fournir d'explication à son geste", expliquait le procureur dans un communiqué.
Il indiquait également lors de l'arrestation de Damien B., que son ADN avait été retrouvé sur les lieux du crime.
Les comparaisons réalisées entre l'ADN masculin trouvé, le 7 juillet 2019, sur les lieux du crime, et les ADN prélevés, dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 17 juillet 2019, sur un groupe de personnes de sexe masculin, domiciliées sur la commune d'Estagel, ont permis d'identifier un suspect.
Jean-Jacques Fagni, procureur de la République de Perpignan.3 octobre 2019.
Le jeune homme a été mis en examen pour "meurtre sur personne vulnérable", "agression sexuelle et viol sur personne vulnérable, commis à l'aide ou sous la menace d'une arme". Il a été placé en détention provisoire et soumis à des expertises psychiatriques et psychologiques.
Le procureur précisait que l'auteur du crime était sans emploi et sans antécédent judiciaire.
Pas d'explications
Depuis ses aveux en garde à vue, Damien n'a jamais expliqué son geste. Même lors de la reconstitution sur les lieux du drame. Peut-être le procès lui permettra-t-il enfin de parler et d'expliquer les raisons de ce crime ?
C'est ce qu'espère la maman de Priscillia.
Depuis, la famille de Damien a quitté Estagel.
Le verdict est attendu le 3 novembre.