La recyclerie d'Elne, dans les Pyrénées-Orientales, fêtera cette année son deuxième anniversaire. Depuis son ouverture en 2017, elle a donné un travail et une situation stable à 24 personnes en difficulté, et réhabilité bien plus encore de meubles et d'électroménager.
L’écologie et le social, incompatibles ? La recyclerie d’Elne, dans les Pyrénées-Orientales, prouve le contraire depuis bientôt deux ans. Inaugurée en juillet 2017, cette structure offre une nouvelle vie au petit et gros mobilier, et un nouveau départ à des Catalans en difficulté économique et sociale.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se recycle...
Située dans la zone d’activité de la ville, l’association propose à la vente des meubles et de l'électroménager simplement retapés ou complétement relookés.
Tous ces objets rénovés sont récoltés au cours de tournées d’encombrants réalisées dans 6 communes (Argelès-sur-Mer, Saint-André, Bages, Sorède, Palau-del-Vidre et Elne). Les habitants peuvent aussi déposer directement leur mobilier à la recyclerie, et même demander à ce qu’elle vienne le chercher à domicile. Olivier Castella, qui encadre une récolte matinale sur la commune d’Argelès-sur-Mer :
Aujourd’hui c’est encombrants, donc généralement ça veut dire que ça part en benne, mais quand il y a des choses susceptibles d’être réhabilitées, l’atelier se met en marche pour leur donner une seconde vie.
Remettre le pied à l'étrier
Les bricoleurs qui œuvrent ainsi à éviter un beau gâchis viennent à la recyclerie pour se sortir de situations moroses, et enclencher un processus positif. Pour cela, ils bénéficient de contrats d’insertion de 2 à 4 mois renouvelables pendant 2 ans. Depuis l’ouverture de l’association, 24 personnes sont passées par le chantier. 5 ne sont pas restées, 5 ont bénéficié d’une sortie «dynamique» : après leur passage, ils ont obtenu un contrat de travail ou une formation qualifiante. Paul Andréani, président de l'Association, insiste sur le double avantage de ce chantier :
Non seulement on leur propose un travail qui permet de gagner un salaire, mais aussi ce qu’on appelle l’assistance socioprofessionnel, un accompagnement qui leur permet de retrouver des points de repère dans la société, et de bâtir un projet.
Dans l’atelier "bois", Cécile Caillot restaure des meubles depuis un an. Avant, elle travaillait avec son conjoint, alors quand ils se sont séparés, elle a perdu son emploi :
La bricoleuse rêve de travailler dans le social, et prépare pour cela un équivalent du bac. D'ici là, elle aide à tenir la recyclerie, dont la boutique est ouverte le mercredi et le samedi.J’étais seule, sans travail, avec des enfants à charge... Heureusement qu’on m’a parlé de la recyclerie et que j’ai été recrutée. Ca a vraiment changé la situation, sinon ce serait devenu très vite compliqué financièrement, et moralement aussi.