Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau était en visite ce samedi 6 mai dans les Pyrénées-Orientales. Il a promis aux agriculteurs qu'ils seraient indemnisés des pertes subies à cause de la sécheresse exceptionnelle qui frappe le département.
"Il y a de la détresse chez ces gens qui ne peuvent pas avoir accès à l'eau, qui peuvent tout perdre", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse dans une coopérative fruitière qu'il venait de visiter à Ille-sur-Têt dans les Pyrénées-Orientales. "On couvrira la perte de récoltes ou la perte de fonds", a-t-il ajouté, faisant notamment allusion aux arboriculteurs susceptibles de perdre non seulement leur récolte mais également leurs arbres.
Accélérer le dispositif des indemnisations
"Il faut qu'on accélère le dispositif pour que les indemnisations puissent être touchées plus rapidement que d'habitude", a également estimé Marc Fesneau.
On ne peut pas payer les agriculteurs en avril 2024. C'est une situation de crise comme le Covid.
Marc FresneauMinistre de l'agriculture
Guy Banyuls, un exploitant à qui le ministre a aussi rendu visite à Espira-de-l'Agly, a affirmé qu'il n'y avait "rien de concret aujourd'hui" en matière d'indemnisations, qualifiant sa situation de "catastrophique". Alors que ses vignes devraient survivre à la sécheresse, il craint de voir périr la totalité de ses abricotiers, faute d'eau. "Il faudrait des pluies conséquentes", a-t-il dit.
"On n'a jamais connu une telle sécheresse avec impossibilité d'irriguer car il n'y a pas d'eau.
Guy BanyulsArboriculteur
On fait face à des chaleurs exceptionnelles. D'habitude on a ces températures en juin, il y a de la neige sur le Canigou, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", précise l'agriculteur au ministre de l'agriculture.
Manifestants et casseroles tenus à distance
A Ille-sur-Têt, les gendarmes ont tenu à quelque 200 mètres de distance une trentaine de manifestants brandissant des drapeaux CGT qui faisaient sonner leurs casseroles. Des mesures "de crise", dont de nouvelles restrictions d'eau, doivent être annoncées mardi par le préfet des Pyrénées-Orientales, puis entrer en vigueur mercredi, notamment dans "les territoires de la Têt et de l'Agly", deux fleuves côtiers traversant une partie du département.
Sécheresse historique
Ce département frontalier avec l'Espagne est le plus touché par la sécheresse en France. Il n'a pas connu une situation comparable depuis 1959, date des premières mesures de ce type par département, selon des données de Météo-France.
Avec AFP