Dans les Pyrénées-Orientales, les éleveurs se demandent comment nourrir leurs bêtes cet été. Les prés d'estive sont peu fournis en herbe du fait de la sécheresse. Et le fourrage subit l'inflation. Certains ont été contraints de vendre une partie de leur cheptel.
Si les veaux peuvent encore téter, les vaches doivent se contenter d’une herbe rase et peu abondante. Tout juste de quoi tenir jusqu’à la montée en estive, retardée elle aussi, faute d’herbe.
"J'ai fait le choix de sacrifier des prés de pâtures pour donner à manger aux bêtes jusqu'à ce qu'elles montent à la montagne", confie Galdric Sola, éleveur à Eus dans les Pyrénées-Orientales.
La sécheresse a empêché la croissance du fourrage, or c’est au printemps et en été que les éleveurs font leur stock pour nourrir les bêtes tout l’hiver. "Normalement, la prairie, elle arrive au niveau du genou et là, elle est à ras du sol. On voit que c'est une prairie qui a souffert", poursuit-il.
En temps normal, cet abri est plein de foin. Mais cette année, pour la première fois, Galdric Solà a dû vendre quatre vaches et leurs veaux pour acheter de la paille et ainsi alimenter le reste du troupeau. "C'est une situation très compliquée pour le monde agricole, toutes situations confondues, parce qu'on ne sait pas trop où on va. Moi, j'ai dû décapitaliser un peu mon cheptel parce que ça ne passait pas. On ne sait pas. On vit au jour le jour et semaine à semaine", conclut l'éleveur.
"L'État doit intervenir"
Comme Galdric, de nombreux éleveurs des Pyrénées-Orientales se sacrifient pour du fourrage, de plus en plus cher et difficile à trouver. Pour cette élue à la Chambre d’Agriculture, l’Etat doit intervenir. "On essaie de demander des aides, en autres, la solidarité nationale pour un approvisionnement en foin avec des prix à peu près bloqués mais avec du foin de qualité", explique Corinne Parassols, élue en charge de l'élevage à la Chambre d'Agriculture.
La pluie des derniers jours a redonné un peu d’espoir aux éleveurs. Les prochaines coupes devraient être meilleures, surtout s’ils ont à nouveau le droit d’arroser leurs prés.