Après la violente agression d’une quinquagénaire par son ex-conjoint vendredi à Perpignan, le collectif des droits des femmes des Pyrénées-Orientales a organisé un rassemblement pour dénoncer l'inaction de l'état, alors que la victime "avait porté plainte par deux fois contre son ex-compagnon sans résultat".
Un rassemblement s'est déroulé mercredi devant la Chambre de commerce des Pyrénées-Orientales, en soutien à la femme blessée de plusieurs coups de couteau en sortant de son travail vendredi dernier. Le suspect est son ex-conjoint. La victime avait déjà porté plainte plusieurs fois contre lui. Ses collègues de la CCI et des membres du collectif "Droits des femmes 66" lui ont rendu hommage.
Une récidive qui choque
Vendredi 17 mars 2023, une employée de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) sortait de son travail lorsqu’elle a été agressée par son ancien compagnon qui l’attendait devant son véhicule. Cette femme de 57 ans a reçu plusieurs coups de couteau et souffre d'une fracture. Elle a probablement eu la vie sauve grâce à l'intervention de Raymond Puigbo, le responsable d'exploitation du parking où l'attaque a eu lieu.
Une agression qui aurait pu être évitée, selon le collectif des droits des femmes des Pyrénées-Orientales. D’abord, parce que le suspect est connu de la justice pour des violences sur d’anciennes compagnes à Lille et en Espagne. Ensuite, parce qu’au moins deux plaintes auraient été déposées contre l’auteur des faits.
C’est insupportable d’entendre des faits divers lorsqu’une femme a déjà déposé plainte. Les mesures de protection manquent aujourd’hui !
Monique HernandezCollectif droits des femmes 66
L'efficacité des outils
Pas question d’attendre un nouveau drame pour le collectif des droits des femmes des Pyrénées-Orientales. D’après l’association, les mesures de protection sont insuffisantes pour mettre à l’abri les victimes.
Des outils ont été mis en place depuis le Grenelle des violences conjugales, le 3 septembre 2019. Mais voilà, aujourd’hui ces mesures de protection sont difficilement applicables du fait d’un manque de moyens. "Le département des Pyrénées-Orientales dispose d’un seul bracelet anti-rapprochement et de 13 téléphones grave danger", précise Monique Hernandez
Les victimes sortent de plus en plus du silence. Les plaintes pour violences conjugales suivent également une tendance à la hausse. L’an dernier, les services de police ont enregistré 180 000 plaintes de violences conjugales. Dans 65 % des cas d'homicide et de violences conjugales, la justice ou la police avaient été saisies auparavant. L’an dernier, 448 femmes ont contacté l’APEX 66, l’association de soutien des victimes de violences conjugales.