C'est la première fois que le congrès de l'UNACAC, l'Union Nationale des Artisans de la Couture et des Activités Connexes, se tient dans notre région, à Perpignan. Pour découvrir cette profession qui regroupe 33000 entreprises, France 3 est allé à la rencontre d'une jeune couturière corsetière catalane.
Mètre de couture à la main, Aurélie Godard prépare le corset de sa future robe : "là je vérifie la distance entre le haut et le bas du corset pour positionner les baleines qui vont venir s'insérer dans la couture et maintenir le corset le plus près possible du corps et en épouser les formes". Un savoir-faire complexe, au millimètre près, avec lequel la jeune couturière corsetière des Pyrénées-Orientales espère impressionner le jury du trophée 2024 de l'UNACAC, l'Union Nationale des Artisans de la Couture et des Activités Connexes.
Car c'est une première : son congrès national se tient cette année dans notre région, à Perpignan, du 18 au 20 octobre. Thème imposé pour les candidat(e)s : une robe longue à carreaux. C'est d'ailleurs grâce aux aides de l'UNACAC qu'Aurélie Godard a pu se former à la corseterie.
La couture, c'est le genre de métier où on n'a jamais assez d'une vie pour apprendre et c'est important de se former toute sa vie. Il y a toujours de nouvelles techniques à maîtriser : corseterie, lingerie, prêt-à-porter, il y a une multitude de cordes dans un seul et même métier.
Aurélie Godard, couturière corsetière à Prades (66)
Des métiers très divers pour des demandes variées
Ça tombe bien : depuis cette année, les artisans de la couture peuvent bénéficier de 100 heures de formation annuelles. C'est l'une des missions de l'UNACAC : informer et défendre les 33000 entreprises de couture de France. Un secteur qui regroupe une multitude de métiers, avec leurs problématiques spécifiques.
Sur-mesure, retouches, remise au goût du jour de vêtements anciens : il y en a pour toutes les bourses et toutes les envies si l'on est clients. Certains sont spécialisés dans la confection d'accessoires : chapeaux, écharpes, cuir et même layette. Autant de professionnels qui ont besoin d'être accompagnés par l'UNACAC.
Ça peut aller d'une prise en charge de formation jusqu'à une aide sociale et juridique, on épaule nos artisans en ce sens.
Mériem RamoulPrésidente de l'UNACAC 66
Un métier solitaire
Des professionnels et professionnelles qui exercent à 93% tous seuls, sans salarié, et qui ont donc besoin d'être épaulés pour briser cet isolement. L'enjeu est de taille : le chiffre d'affaires total du secteur est estimé à environ 1,4 milliard d'euros, dopé par le bonus réparation qui incite les clients à réparer plutôt qu'à jeter leurs vêtements abîmés.
Le congrès annuel de l'UNACAC à Perpignan, qui a lieu en même temps que les journées nationales de la réparation, devrait attirer les couturiers et couturières des quatre coins de France, d'autant qu'en parallèle se tient le même week-end le salon des fournisseurs au domaine de Rombeau à Rivesaltes.
Écrit avec Marie Boscher et Romane Sabathier.