Les dons ont rapidement afflué à Argelès-sur-Mer pour venir en aide aux sinistrés de l'incendie qui a touché les Pyrénées-Orientales lundi 14 août 2023. Certains vacanciers des campings évacués ont pu retrouver un logement provisoire.
Après les flammes, la solidarité. Les habitants de la commune d'Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, n'ont pas tardé pour fournir produits d'hygiène, vêtements et nourriture à destination des sinistrés de l'incendie qui a ravagé une partie des communes de Saint-André, Argelès-sur-Mer et Sorède.
Quatre campings ont dû être évacués face à l'avancée des flammes, qui n'ont pu être fixées que mardi 15 août vers 3 heures du matin, après avoir parcouru plus de 500 hectares.
Afflux massifs de dons
Beaucoup de résidents ont trouvé refuge dans un centre d'accueil d'Argelès-sur-Mer, comme Marie Merini. Même si elle n'a plus le cœur aux vacances, elle est heureuse de voir que la solidarité s'est rapidement organisée. "On nous apporte à manger, à boire... Il y a toute une aide qui s'est mise en place. Chapeau...", se réjouit cette touriste lyonnaise, dont toutes ses affaires ont brûlé, à l'exception de ses papiers d'identité.
Ils nous ont tous dit un grand merci, car on leur remet du baume au cœur.
Sandrine Papavoine, employée de la réserve intercommunale de la sécurité civile
"Ça remplit le cœur et ça réchauffe", se félicite Sandrine Papavoine, employée de la réserve intercommunale de la sécurité civile, qui prend en charge les sinistrés dans le centre. "Ils vont pouvoir prendre une douche et s'habiller décemment, parce que la plupart de ceux qui arrivent sont en short, maillot de bain et claquette."
Les résidents de camping relogés
Évacués d'urgence lundi, les 400 résidents du camping des Chênes rouges ont peu d'espoir de retrouver leurs affaires, alors que le lieu, rempli de bombonnes de gaz, a été dévasté par les flammes. Les pompiers n'ont rien pu faire, impossible d'y retourner pour le moment selon la préfecture du département. "Les conditions de sécurité ne sont pas réunies, assure Rodrigue Furcy, préfet des Pyrénées-Orientales. Il reste des bouteilles de gaz à l'intérieur des mobile-homes et qui n'ont pas explosé. Il faut qu'on puisse sécuriser les lieux."
Le camping des Chênes Rouges a été très fortement impacté.
Rodrigue Furcy, préfet des Pyrénées-Orientales
Faute de pouvoir retourner sur les lieux, Gael, en fauteuil roulant, a pu être relogé par l'office du tourisme, de quoi lui redonner le sourire. "Le logement est gratuit au moins jusqu'à samedi, alors rester là, c'est parfait", se réjouit-il, alors qu'il songeait un moment à retourner en Picardie. Ses vacances en compagnie de sa femme et ses deux enfants n'avaient commencé que depuis deux jours.
En moins de 24 heures, 90 familles ont pu être relogées pour poursuivre leurs vacances, mais pour ce qui est des locaux, ce sont tout ce qu'ils avaient qui a été réduit en cendres.
Un groupe Facebook d'entraide
Un groupe Facebook a rapidement été créé pour venir en aide aux victimes. "Ce sont des retraités qui n'avaient que cette petite maison. Ils ont tout perdu", y témoigne la fille d'un couple de sinistrés. Elle a ouvert pour eux une cagnotte en ligne. "Ils logent chez des amis, mais les mois à venir vont être durs." Face aux désespoirs des victimes, des dizaines de personnes se sont proposées sur le groupe pour donner gracieusement des vêtements, draps, coussins, ustensiles de cuisine ou encore des jouets pour enfants.
Latifa Ouadah n'avait pas connaissance de ce groupe, mais elle compte le rejoindre très prochainement afin de demander de l'aide pour sa cousine, dont la maison a été totalement détruite. "Cette maison était aussi son lieu de travail puisqu'elle faisait famille d'accueil pour trois enfants, dont le plus jeune a trois ans, explique l'habitante d'Argelès-sur-Mer. Là, ma cousine et son mari ont pu être relogés chez de la famille, mais on ne sait pas s'ils vont pouvoir revoir les enfants. Elle les hébergeait depuis des années et leur apportait vraiment un équilibre, ça va être très perturbant s'ils doivent encore se retrouver dans une nouvelle famille." Une cagnotte Leetchi a été ouverte pour lui permettre de retrouver un logement pérenne.
Jérémy Salamana a créé ce groupe Facebook en s'appuyant sur son réseau de 300 petites et moyennes entreprises locales, intitulé Contact 66, en collaboration avec la page Perpignan Info. "On a la chance d'avoir une cinquantaine de personnes qui se sont proposées comme bénévoles, on est également en contact avec plusieurs maires", se réjouit le chef d'entreprise, qui a mis en place six points relais pour les collectes de dons, à Corneilla-del-Vercol, Latour-Bas-Elne, Toulouse, Perpignan, Canohes et au Soler.
Une fois le tri réalisé, car "ce n'est pas parce que les gens sont dans le besoin qu'on va leur donner tout et n'importe quoi", précise l'organisateur, les dons devraient être envoyés deux jours par semaine dans un local à Saint-André, pour être récupérés sur place par les sinistrés. "Par la force de notre nombre, on met aussi à leur disposition les conseils d'avocats, de psychologues ou encore d'experts en assurance". De quoi leur donner un maximum d'outils pour rebâtir leur vie.
