C'est un site archéologique d'exception lové au cœur de l'Empourdan en Catalogne. Il porte la trace des tribus ibères, peuple autochtone de la péninsule ibérique. La ville d'Ullastret en Catalogne protège des vestiges vieux de 2500 ans mais qui dévoilent encore chaque jour des mystères.
C'est un site de plus de 2500 ans. Certainement la plus importante ville ibère de toute la péninsule ibérique découverte à ce jour. À quelques kilomètres de la Méditerranée dans la province de Gérone, Ullastret s'étend sur plusieurs hectares.
Les indigètes
Durant l'Âge de Bronze, vers le milieu du VIème siècle av. JC, cet oppidum accueillait une cité de plus de 4000 habitants appelés les indigetes ou indikets.
C'est une ville exceptionnelle d'un point de vue architectural. D'autant que c'est une ville double. Il y avait une ville haute d'environ 10 hectares et une ville basse entourée d'un ancien étang d'environ 5 hectares.
Gabriel de Prado, Directeur du musée archéologique d'Ullastret
Cet étang, asséché durant le 19ème siècle, permettait à l'époque ibère d'arriver de la mer et de débarquer directement au pied de la ville, favorisant ainsi le commerce avec les Grecs habitant Empúries ou les populations plus au nord ou plus au sud.
L’ensemble du site que l’on visite est situé en haut d’une colline, le Puig de Sant Andreu. Autour de la ville, demeurent encore d'imposantes murailles protectrices, renforcées par sept grandes tours. Les fortifications indigetes les plus développées de la péninsule ibérique. Preuve d'un système de défense élaboré.
La muraille est très bien conservée. Elle a été conçue pour défendre la population mais aussi pour montrer le pouvoir obstentatoire de la tribu.
Gabriel de Prado, Directeur du musée archéologique d'Ullastret
Le rite des têtes coupées
Les indigetes étaient une tribu qui pratiquait le rite des têtes coupées. Une coutume d'origine celte qui avait pour vocation d'exhiber le crâne de l'ennemi vaincu comme trophée de guerre. Des recherches ont permis d'attester de ce rituel sur la cité d'Ullastret.
Pour mieux comprendre le contexte historique, une salle immersive avec images de synthèses a été conçue dans le musée archéologique d'Ullastret. Mais la grande énigme de la culture ibère demeure sa langue. Si sa phonétique a pu être déchiffrée, on ne connaît toujours pas le sens des textes trouvés.
La langue est la grande énigme de la culture ibère. On y comprend rien. Il nous manque une sorte de pierre de Rosette qui permettrait de découvrir la traduction de l'ibère dans une autre langue connue.
Gabriel de Prado, Directeur du musée archéologique d'Ullastret
Chaque année la cité ibère d'Ullastret attire en moyenne 30.000 visiteurs, curieux ou passionnés de l'antiquité.
Écrit en collaboration avec Joan Lopez.