Après deux ans de sécheresse, l'Agly, fleuve côtier des Pyrénées-Orientales est à sec. À Rivesaltes, près de Perpignan, c'est du jamais-vu en plein hiver. Pour sauver les milliers de poissons prisonniers des dernières poches d'eau, la fédération de pêche a effectué une nouvelle opération d'urgence.
Au niveau de Rivesaltes, l’Agly n’est plus qu’une petite mare. Au milieu du lit du fleuve catalan presque totalement asséché, une poignée de bénévoles et de techniciens de la Fédération de pêche se démènent pour capturer carpes, brochets et silures encore vivants, non sans mal.
Le niveau d'eau ne va faire que baisser et si l'on n'intervient pas tous les poissons vont se retrouver le dos à l'air et ils vont tous mourir.
Olivier Baudier, directeur de la Fédération de pêche des Pyrénées-Orientales.
Un sauvetage de la dernière chance
Cette première opération sauvetage de l'année n'est pas un coup d'essai. Et la technique de la pêche électrique non létale est maintenant bien rodée.
"Ça fait un champ magnétique qui attire le poisson, ça touche un peu le système nerveux mais ce n'est pas dangereux et ensuite on les récupère dans les filets et les épuisettes. On les met dans des viviers puis on les relâche où il y a de l'eau", explique Michel Vivas, technicien de la Fédération de la pêche 66.
Ces poissons de l'embouchure de l'Agly seront en fait réintroduits dans le lac du barrage de Caramany, une quarantaine de kilomètres en amont.
Un déplacement de faune aquatique qui devient presque une habitude en Roussillon.
"En 2023, on a fait 27 pêches de ce type dans le département et on a ramassé 2,8 tonnes de poissons. En 2022, c'était trois pêches pour 300 à 400 kilos" explique Olivier Baudier.
Pour cette première pêche de 2024, deux tonnes de poissons ont été sauvées. Les faibles pluies annoncées pour la semaine prochaine ne suffiront pas à refaire couler l'Agly, fleuve sans flux depuis 18 mois.