"Visa pour l'Image" ouvre les portes de sa 25e édition à Perpignan

Le Festival de photojournalisme "Visa pour l'Image", qui s'ouvre  à Perpignan, fête ses 25 ans avec 23 expositions, un pari sur l'avenir d'une profession plus que jamais touchée par la morosité. Quelques 25 expositions à travers la ville, des projections en soirée, des ateliers sont au programme.

Quelques 23 expositions à travers la ville, des projections en soirée, des ateliers et des tables rondes et une rétrospective du géant britannique Don McCullin, vont ponctuer la plus grande manifestation internationale dédiée au reportage photographique jusqu'au 15 septembre.

Bouleversée par l'arrivée de la photo numérique, du déclin voire de la disparition de grandes agences, la profession est en pleine mutation, face à une déferlante d'images amateurs, smartphones obligent, et à une crise de la presse qui a tendance a réduire ses commandes de reportages.

"Ce n'est pas l'euphorie", lâchait récemment le directeur et fondateur du festival Jean-François Leroy  "La crise est une réalité avec laquelle on doit vivre au quotidien. On est vraiment dedans. Quand j'ai commencé Visa pour l'Image (en 1989), on connaissait plusieurs centaines de photographes qui vivaient décemment de leurs parutions dans la presse. Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui".

"Les magazines produisaient beaucoup, les agences étaient florissantes, les photographes pleins de talent travaillaient dans la joie et la bonne humeur. Et dans de bonnes conditions financières. Bref, c'était un autre temps. Un autre monde. Révolu", écrit-il sur le site de Visa Pour l'Image.

"Aujourd'hui, quelques magazines continuent à produire, toujours moins nombreux, toujours à moindre coût. Nombre d'agences ont disparu, ou - pire encore - ne sont plus que l'ombre de ce qu'elles étaient. Les photographes qui vivent décemment de leur métier ? On en compte à peine quelques dizaines...", considère le patron de Visa. A Perpignan, les festivaliers pourront notamment (re)découvrir l'oeuvre journalistique de Don McCullin.

Expositions et projections

Âgé de 78 ans, Don McCullin présentera une grande rétrospective de sa carrière qui l'a conduit à photographier, quasi-exclusivement en noir et blanc, la guerre civile à Chypre en 1964, l'interminable conflit du Vietnam, l'Afrique et le Proche-Orient mais aussi les Beatles.

Joao Silva, photographe portugais installé en Afrique du Sud, amputé des deux jambes après avoir sauté sur une mine en Afghanistan en octobre 2010, viendra lui aussi exposer une sélection de ses reportages parus dans le New York Times.

Phil Moore, jeune photographe britannique collaborant avec l'AFP, présentera une exposition sur les rebelles congolais du M23 tandis que Rafael Fabrés a suivi les Unités de police pacificatrices installées dans les favelas de Rio de Janeiro pour lutter contre le crime organisé à l'approche de la Coupe du monde de football de 2014 et des Jeux Olympiques de 2016.

Deux autres photographes de l'AFP seront à l'honneur avec une projection en hommage à Qais Usyan, reporter-photographe afghan décédé prématurément à 25 ans et une présentation des reportage de Jose Cabezas sur les gangs des quartiers les plus dangereux de la capitale salvadorienne.

Une dizaine de prix (Visas d'or) et de bourses (Getty Images, Pierre et Alexandra Boulat...) seront cette année encore décernés, pour un montant total de plus de 155.000 euros. Radio France International (RFI) de son côté récompensera les meilleurs web-documentaires. "C'est un paradoxe: la fréquentation augmente d'année en année et je montre des photos que les journaux ne montrent plus parce que leurs responsables marketing leur disent que ces photos n'intéressent pas le public", soupire M. Leroy.

L'édition 2012 avait accueilli 221.000 visiteurs, chiffre poursuivant une hausse constante de fréquentation depuis la création du festival.

Retrouvez "Visa pour l'Image" sur France 3 :

- Jeudi 5 septembre "Editions spéciales VISA" dans le Journal  Régional de France 3 Languedoc-Roussillon à 19h
avec en invités : Jean-François Leroy , directeur du Festival et  Laurent Van der Stockt, journaliste photographe au Monde, c 'est lui qui a apporté la preuve que des armes chimiques ont été utilisées en Syrie. 

-Des reportages tous les soirs dans votre édition France 3 Pays Catalan




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