40% des effectifs de police provinciaux seront mobilisés pour les JO 2024. Dans l'attente de réponses quant aux conditions de travail des policiers à Paris comme dans les commissariats désaffectés, le syndicat Alliance répond à l'appel national et bloque un péage dans les Pyrénées-orientales, ce jeudi 18 janvier.
C'est un jeudi noir pour la police française. Et ce sera "le premier d’une série qui ne prendra fin que lorsque nous aurons toutes les réponses attendues", annonce Alliance Police Nationale Zone Sud dans un communiqué.
Dans l'attente de réponses du ministère de l'Intérieur à l'approche des JO, les policiers se mobilisent sur tout le territoire, ce jeudi 18 décembre. Dans les Pyrénées-orientales, un blocage est en cours au péage du Boulou, près de la frontière espagnole.
"Flou artistique"
"On procède à des contrôles avec un peu de zèle", décrit sur place Marc Defresnes, secrétaire départemental du syndicat Alliance. "Mais ce n'est pas un blocage total. On laisse les véhicules repartir. La circulation est simplement ralentie".
Du 26 juillet au 11 août, lors des Jeux Olympiques 2024, 40% des effectifs policiers provinciaux devraient être mobilisés afin de renforcer les troupes parisiennes. Dans les Pyrénées-Orientales, cela représente "35 000 collègues", pour qui "c'est le flou artistique", regrette Marc Defresnes.
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Selon le syndicaliste, les policiers mobilisés ne connaissent ni leur lieu de résidence sur place, ni leur cycle de travail ou le montant de leur prime, "sans parler des familles monoparentales à qui on n'a pas donné de solutions pour la garde des enfants".
"Moins de moyens pour plus de risques" dans les PO
Quant à la poursuite de cette mobilisation, Marc Defresnes est formel : "Si M. Darmanin ne prend pas en considération nos revendications, cela pourra continuer et s'étaler sur d'autres jeudis".
Aux yeux du syndicat, une telle mobilisation posera aussi problème dans les régions vidées de leurs effectifs. "On est en secteur touristique, avec un afflux important de personnes l'été. La solution qu'on nous donne, c'est moins de moyens, pour plus de risques", s'inquiète Marc Defresnes, qui rappelle que son département souffre déjà du manque de moyens policiers, avant de conclure :
On a voulu voir grand à Paris, mais on en a pas les moyens. Et qui va trinquer ? Ce sont les policiers, qui ont déjà subi les gilets jaunes, le Covid, les émeutes...
Marc Defresnes, syndicaliste Alliance
Au péage du Boulou, les contrôles devraient se poursuivre jusqu'à 15h.
