Le tribunal correctionnel de Perpignan devait rendre son jugement ce mercredi 9 novembre dans l'affaire du décès de Yanis. Un garçon de 8 ans percuté par une voiture, sur un passage piéton de Villeneuve-de-la-Raho. Mais une expertise anatomopathologique ajoutée récemment au dossier oblige la justice à renvoyer le délibéré au 14 décembre.
Surprise pour les parents de Yanis ce mercredi au palais de justice de Perpignan. Alors qu'ils attendaient le délibéré du jugement de la conductrice qui a percuté mortellement leur fils en février dernier, ils ont appris que cette décision était remise à plus tard.
C'est une expertise anatomopathologique, venant d'être ajoutée au dossier qui a changé la donne. Pourtant, les prélèvements de l'analyse en question datent du 9 février et les conclusions ont été rendues au tribunal dès le 20 mai 2022.
C'est une grande avancée pour la famille. Car tout va être repris à zéro, avec de nouvelles pièces versées au dossier. Nous sommes satisfaits des décisions du tribunal.
Halima Idir, soutien des parents de Yanis.
C'est un complément d'enquête, pas un nouveau procès. Mais cela ouvre de nouveaux débats et la possibilité de fournir de nouveaux documents. Le délibéré est donc renvoyé au 14 décembre prochain.
Ce sont de nouveaux éléments mais qui datent du mois de mai. Ceux que l'on demande depuis le début. On est passé à côté d'une deuxième exécution. Est-ce que cela augure de bonnes choses à l'avenir, je l'espère. On a gagné une petite bataille. Car pour l'instant, le coupable, c'est celui qui est mort.
Akim, père de Yanis.
Ce qui est le plus difficile pour les parents de Yanis, c'est l'indifférence de la conductrice qui a tué leurs fils. "Elle n'a jamais montré le moindre regret, jamais d'excuses, pas de pardon, rien. Elle n'a même pas reconnu sa culpabilité dans la mort de Yanis" conclut le père de Yanis.
Yanis traîné sur 22 mètres
L'accident a eu lieu le 5 février 2022, sur un passage piéton, à Villeneuve-de-la-Raho. La conductrice âgée de 57 ans qui a renversé le jeune garçon de 8 ans allait trop vite. Les expertises ont démontré qu'elle roulait à 50 kilomètres/heure au lieu des 30 en vigueur dans cette zone.
La conductrice était accusée d'homicide involontaire avec deux circonstances aggravantes : la vitesse et le délit de fuite.
Elle aurait roulé trop vite à l'approche du passage piéton et aurait mis quelques centaines de mètres à s'arrêter avant d'appeler les gendarmes, traînant ainsi le jeune Yanis sur près de 22 mètres. Ce drame s'est produit sous les yeux de la mère de Yanis et de sa petite soeur de 6 ans.
L'enfant a été déclaré mort quelques heures après, au centre hospitalier de Perpignan. Aurait-il survécu si elle s'était arrêtée immédiatement après le choc ? C'est la thèse de ses parents.
En attente du délibéré... renvoyé
Le 28 septembre dernier, au tribunal de Perpignan, où était jugée la conductrice qui a mortellement fauché Yanis, la demande de supplément d'information de la famille de la jeune victime avait été rejetée.
A la barre, Marie-Christine B. a répété avoir été éblouie par le soleil et avoir cru percuter "un volatile". Elle a expliqué avoir dans un premier temps avoué qu'elle avait renversé un petit garçon "parce qu'on le lui a dit et [qu'elle] était en état de choc".
Le parquet avait alors requis 5 ans de prison avec sursis et 18 mois de suspension de permis contre la conductrice. L'affaire avait été mise en délibéré au 9 novembre.
Mais cette nouvelle pièce d'expertise versée au dossier, que la présidente du tribunal n'a pas pu examiner lors de procès, relance l'affaire.