Un article de Médiapart, publié lundi, soulignait l'arrêt au début de l'été des investigations concernant la gestion des bennes à ordures dans la communauté de communes des Pyrénées-Orientales. Jean Castex, qui la présidait, a réagi ce mercredi.
C'est le calendrier qui interroge : le 6 juillet dernier, trois jours après la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre, des investigations touchant la communauté de communes Conflent-Canigó étaient abandonnées, selon une enquête de Mediapart publiée lundi 24 août. Un article "fait pour créer le soupçon", a rétorqué ce mercredi le chef du gouvernement.
Selon le média en ligne, l'enquête portait sur de potentielles infractions dans l'exploitation des bennes à ordures, marché attribué à des ferrailleurs de Prades "dans des conditions opaques". Des entorses au code de l'environnement et au code du travail étaient notamment suspectées. Les investigations, qui ont connu un arrêt "brutal et inexpliqué", étaient menées depuis 2019 et auraient dû se poursuivre pendant l'été.
Le choix qui est le nôtre n'est pas lié à la nomination du Premier ministre ni à ses liens avec le vice-président de l’intercommunalité en charge de la déchetterie mais au traitement des éléments objectifs et juridiques du dossier.
"Je n'ai rien stoppé du tout", s'est défendu Jean Castex ce matin sur France Inter, avant d'ajouter : "Comment j'aurais pu stopper une enquête à laquelle je n'ai pas été appelé, mis en cause par aucun acte de procédure, même pas une audition ?" Et de minimiser l'objet de l'enquête : "L'article lui-même ne me fait pas vraiment de reproches, on dit qu'il y a une casse des ferrailleurs qui ne respecterait pas très bien le code de l'environnement et le droit du travail : bon..."
"Démentir ce qui n’a jamais été écrit est - et restera - la meilleure pirouette de communication pour être sûr d’avoir raison...", a commenté quelques heures plus tard Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, sur les réseaux sociaux. Selon l'article, l'audition du vice-président de la communauté de communes en charge des déchets, Jean Maury, était programmée pendant l'été. Les services de Matignon nient toutefois que la responsabilité de Jean Castex, alors président de Conflent-Canigó, ait été mise en cause dans l'enquête.