La polémique enfle autour de l'aller-retour en jet entre Paris et les Pyrénées-Orientales effectué par le premier ministre. Pour aller voter à Prades dimanche 10 avril, Jean Castex aurait utilisé un Falcon de la République française. Rien d'illégal mais la pratique a choqué.
Un aller-retour éclair qui fait polémique. Le premier ministre Jean Castex est allé voter à Prades, la ville dont il a été maire de 2008 à 2020 en Jet Falcon de la République française. Le Premier ministre est resté moins de trois heures sur place, pour un trajet de 850 kilomètres. Après avoir décollé de Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines, tôt hier dimanche 10 avril, le Falcon a atterri à Perpignan à 8 h 30 pour redécoller vers Paris à 10 h 30.
Coût financier et environnemental
Un vol express qui a du mal à passer car il aurait coûté près de 10 000 € à la France. Un coût financier et environnemental de taille. Selon le journaliste Loup Espargilière, fondateur du média écologiste Vert, ce vol a généré 4 460 kg de CO2 rejetés dans l’atmosphère – presque autant que ce que rejette un citoyen français moyen sur six mois selon le Haut conseil pour le Climat qui estime en 2020 que la France rejette 11,5 tonnes tonnes de CO2 par habitant.
Le goût de Jean Castex, qui ne cesse de vanter les mérites écologiques des voyages en train mais préfère les Falcon pour ses déplacements, a été dénoncé par Mediapart. Dans une enquête (article payant), le media en ligne révèle que le chef du gouvernement emprunte régulièrement ce mode de transport, "même pour les trajets les plus courts".
"La période est aux polémiques", a réagi le Premier ministre. Interviewé ce mardi 12 avril sur RTL, Jean Castex s'est justifié : "J'entends dire que j'ai affrété un jet privé, etc. J'ai pris l'avion de l'Etat, voilà, a-t-il poursuivi. Le Premier ministre, il faut qu'il soit à Paris très vite s'il y a le moindre problème".