Procès Mistler à Perpignan : vifs échanges entre les avocats des deux co-accusés sur les moeurs de Diane Mistler

Au 1er jour du procès en appel à Perpignan, la veuve Mistler assume une vie libertine devant les Assises. Les nombreux avocats sont à l'attaque en permanence. La semaine de procès s'annonce forte en rebondissements et houleuse.

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Diane Mistler, accusée d'avoir manipulé l'un de ses nombreux amants pour qu'il assassine son mari au harpon et au couteau a assumé jeudi devant les assises des Pyrénées-Orientales une vie sexuelle libertine mais sa défense refuse que son procès en appel soit celui de son mode de vie.

A l'ouverture de son procès devant la cour d'assises d'appel à Perpignan, Diane Mistler, petite femme de 45 ans d'origine malgache, répète comme à la première cour qui l'a condamnée à 25 ans de réclusion criminelle qu'elle n'a rien à voir dans le drame survenu le 22 avril 2007 et qu'elle n'est pas complice de l'assassinat de son mari, Paul Mistler.
Son ancien amant, Frantz Diguelman, lui, "reconnaît tout", le meurtre et la préméditation: l'ancien barman de 45 ans a bien tiré sur le banquier à la retraite de 60 ans alors qu'il sortait d'une boîte échangiste de la Grande-Motte (Hérault) avec un fusil harpon, avant de lui porter 20 coups de couteau de boucher.
Le principal enjeu du procès est le rôle supposé de la veuve qui comparaît libre alors que le juge d'instruction avait initialement rendu un non-lieu en sa faveur.
A-t-elle, comme le soutiennent l'accusation, les parties civiles et la défense du barman, commandité l'assassinat de son époux en faisant croire à son amant fou d'amour pour elle que son mari la contraignait à la prostitution et à l'échangisme?
Ou bien, comme le dit la défense de l'accusée, l'amant obsessionnel a-t-il dérapé seul, lui qui n'a accusé sa maîtresse que plusieurs mois après, en apprenant qu'il n'était pas son seul amant?
Menue et gracile dans sa robe pied de poule, les traits tirés, Diane Mistler paraît loin de la séductrice qui a expliqué à l'expert psychologue qu'elle provoque chez certains hommes "envies et convoitises", qu'elle "aime s'habiller sexy" parce qu'elle "a le corps pour et pourquoi le cacher".
Elle assure qu'elle aimait son mari, rencontré dans un avion à destination de Madagascar, où Paul Mistler se rendait pour des parties de pêche au gros et elle pour rendre visite à sa famille. "On était heureux, c'était un très bel homme, il était très attachant, il me faisait toujours rire".

Eric Dupond-Moretti tonne dans la salle d'audience

Les deux menaient une vie libertine librement consentie, ajoute cette femme aux origines modestes, arrivée en France âgée d'une vingtaine d'année et à qui son mari avait acheté deux magasins de vêtements et de chaussures.
Aujourd'hui, les deux magasins ont été vendus par Diane Mistler qui n'arrivait plus à en assurer la gestion après la mort de son mari. Elle travaille comme simple salariée dans un de ces commerces et Me Iris Cristol, l'un des conseils de Frantz Diguelman, lui fait reconnaître que son nouveau propriétaire est son amant.
De même, l'homme à qui elle a confié un temps son fils, âgé aujourd'hui de 13 ans, parce qu'elle ne voulait pas qu'il subisse le traumatisme de la situation,
est un ancien amant, lui fait dire la partie civile.

"Et alors!" tonne Eric Dupond-Moretti, l'un des défenseurs de la veuve. "On va poser les questions qui fâchent pour ne pas y passer une semaine et demi de procès: vous êtes libertine? Vous aimez le sexe? Vous avez eu plusieurs amants? Vous est-il arrivé de leur mentir?".
"Oui", répond à chaque fois l'accusée.
"On a le droit d'être un débauché, on peut en penser ce qu'on veut moralement, mais on n'est pas à l'Eglise ici", poursuit son conseil, qui s'emporte parfois,
s'attirant les foudres du président Joël Mocaer. "Je vous demande de baisser le ton".

Car pour la défense, Diane Mistler ne doit pas être jugée pour son mode de vie comme elle l'a été selon elle en première instance.

Le procès se terminera le 26 octobre.


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