Après la clinique de la Pinède à Saint-Estève en grève depuis 10 jours, c'est au tour jeudi des salariés du centre de rééducation de Collioure de protester contre leurs conditions de travail. Deux établissements issus du même groupe et qui témoignent des crispations dans ces cliniques.
Dans les Pyrénées-Orientales, deux cliniques privées sont au bord de l'implosion. Après la clinique de la Pinède de Saint-Estève, c'est au tour du centre de rééducation de Collioure de manifester son mécontentement.
Les infirmières et aides soignantes ont entamé ce jeudi une grève, imitant son voisin qui a entamé le mouvement 10 jours plus tôt.
Une détérioration des conditions de travail
Le personnel se déclare "épuisé" par les conditions de travail, entre manque de personnel et journées à rallonge, tandis que le nombre de patients à traiter, lui, ne bouge pas.
C'est le manque de personnel qui joue sur la prise en charge des patients. Nous n'avons pas assez de temps et sommes en sous effectif, ce qui dégrade fortement les conditions de travail détaille Laura Ragot, infirmière en grève au centre de rééducation de Collioure.
A la Pinède, en grève depuis le 3 septembre, le mal-être est identique mais leur détermination pas encore entamée.
On a pas le choix. On ne peut plus continuer de travailler dans des conditions pareilles, même pour les patients ce n'est plus possible déplore Charlène Rives, infirmière de la Pinède en grève.
Les patients entre soutien et inquiétude
Les patients, premiers témoins des conditions de travail du personnel soignant, soutiennent l'initiative des soignants.
Ils viennent même manifester et apporter un soutien physique devant l'établissement pour soutenir les grévistes.
Ils sont toutefois inquiets pour leur propre santé, étant donné que la posologie de leur traitement se retrouve désormais chamboulée.
On retarde nos soins qu'on devrait avoir tous les jours. Ce qui retarde également notre départ et joue sur le moral et la remise en forme confesse un patient.
A la fin de la journée on en peut plus, je passe mon temps à attendre quelqu'un ou quelque chose toute la journée ajoute une patiente en fauteuil roulant.
Une direction silencieuse face à la grogne
Orpéa, qui gère la clinique et le centre de rééducation a choisi de jouer la carte du silence radio en ne communiquant pas sur d'éventuels changements.
Le siège refuse toute communication pour trouver une solution à un confit qui risque l'enlisement.
Face à cette situation qui risque de durer, les familles de résidents lancent un SOS
Si Mr le directeur m'entent a un coeur, qu'il reçoive les familles des patients car ce qu'il fait est irrespectueux. Il faut soutenir son personnel constitué de personnes formidables atteste la proche d'un patient hospitalisé à la Pinède.
Le mouvement de grève est reconduit dans les deux établissements du département tant que les négociations n'auront pas été entamées.