Les stations de ski des Pyrénées pourront-elles ouvrir cet hiver ? Les incertitudes sont grandes et les questions nombreuses. En attendant d’avoir des réponses, les personnels de station s’adaptent à la crise sanitaire et se préparent comme d’habitude aux quatre coins des Pyrénées.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. L’an dernier, certains amateurs de neige profitaient déjà des joies de la montagne à la mi-novembre. Puis la saison s’est arrêtée brutalement le 17 mars 2020 avec le confinement.
Cet été, plus que jamais, la montagne a attiré les foules dans les Pyrénées. Cet hiver, avec le reconfinement, et malgré les récentes chutes de neige de plusieurs dizaines de centimètres au dessus de 2000 mètres d’altitude, les stations de ski des Pyrénées sont dans l’incertitude totale quant à leur ouverture.
En station, on se prépare malgré le flou total
Traditionnellement, la station de Porté-Puymorens ouvre le bal début novembre et lance la saison dans les Pyrénées. Mais cette fois, toutes les ouvertures de domaines sont suspendues aux décisions gouvernementales. Les stations sont toutefois en pleins préparatifs en vue de l'ouverture, comme pour une saison classique.A Peyragudes par exemple, les chantiers se poursuivent, on paufine l’installation de la neige de culture pour qu’elle soit opérationnelle en temps voulu. Un dispositif de reprise d’activité des salariés avec « aménagement covid » est mis en place. La totalité du personnel permanent est actuellement occupée à la préparation du domaine.
Laurent Garcia, directeur de la station de Peyragudes, confie que « la station avisera en fonction des perspectives d’ouverture à la fin novembre » et que « l’embauche des saisonniers se fera au fur et à mesure, en décembre ou de manière décalée mais au plus tard le 4 janvier ».
Dans les stations pyrénéennes, on fait donc « comme si » et on s’adapte…
On a également appris que le ministère des sports autorisait les guides de haute montagne et moniteurs de ski à s’entraîner en vue du démarrage éventuel de la saison. Cela s'applique dans tous les massifs, pyrénéens ou alpins, comme le confirme Radio Mont Blanc dans ce post.On connait l’incertitude mais d’habitude pour nous, elle est liée aux conditions d’enneigement…
L’ouverture : un enjeu pour l’économie locale et régionale
La confédération Pyrénéenne du tourisme indique que les domaines pyrénéens font travailler près de 2500 salariés permanents et saisonniers. Dans les stations de N'PY (Peyragudes, Piau-Engaly, Grand Tourmalet, Luz Ardiden, Cauterets pour les stations d’Occitanie), 596 salariés permanents et 1015 saisonniers pendant les vacances scolaires attendent de savoir à quoi ressemblera la saison d’hiver.Des réservations plus que timides
Peu de visibilité sur l’évolution de la situation sanitaire dans les semaines à venir… on imagine donc bien que les clients puissent être frileux côté réservations. Les conditions d’annulation ont pourtant été assouplies. Les stations redoublent également d’efforts pour attirer les skieurs et proposer des offres tarifaires séduisantes. Par ailleurs, les stations de ski diversifient les offres pour plaire au plus grand nombre. Des formules « randonnée contemplative", des offres familles, des pistes éclairées la nuit… mais tout cela suffira t-il cette année pour remplir le carnet de réservations?Après un très bel été à +10% par rapport à la saison précédente, Laurent Garcia, directeur de la station de ski de Peyragudes, confie que les réservations avancent mais lentement.
On compte sur les réservations d’hyper-dernière-minute !
A Porté-Puymorens, même son de cloche. Les équipes sont prêtes à « passer du bouton OFF au bouton ON » comme le confie Eric Charre, le directeur de la station. Les 8 permanents et 50 saisonniers attendent juste le feu vert des autorités. Des caisses supplémentaires ont été crées dans la vallée pour diluer la concentration. Par ailleurs un « chéquier skieur » valable 2 ans a été créé pour faciliter le ski à la journée. Eric Charre souhaiterait évidemment que les efforts fournis portent leurs fruits.
Au delà du ski, c’est l’économie de toute la vallée qui va être mise à mal si on ne peut pas ouvrir. Nous sommes habitués à la prévention et la sécurité. Si on ne peut même plus faire d’activités de plein air, on a perdu tout bon sens !
Avec beaucoup d’humour, il nous présente « Confinus », le bonhomme de neige masqué, né ce 4 novembre à Porté-Puymorens. Confinus… ou plutôt Déconfinus attend avec impatience les skieurs !