C'est l'épreuve qui lance le championnat du monde des rallyes. Les 100 équipages du rallye de Monte-Carlo, s'élanceront de Gap en fin d'après-midi pour une spéciale de présentation. Rossel, Sarrazin et Carminati seront les pilotes d'Occitanie les plus en vue de ce rallye qui s'annonce compliqué.
Les routes du Monte Carlo, un sommet du sport automobile. Mais ce rallye est tout sauf une terre promise. Les routes de l'arrière pays niçois et des Haute-Alpes qui serviront encore de cadre à cette 88eme édition ne seront pas de tout repos.
Bien arrivé au rallye Monte Carlo 2020 ? #RallyeMonteCarlo pic.twitter.com/7FxSyxc1V9
— тc ιdαl αѕel çelιĸel Ⓥ ?yazbee:idalcelikelWRC (@idalcelikelWRC) January 22, 2020
Si la première spéciale appelée "Shakedown" se déroulera comme depuis quelques années sur les hauteurs de Gap, les concurrents débuteront vraiment les choses sérieuses jeudi avec deux spéciales de nuit.
Départ de Monaco comme autrefois
C'est sur le quai Albert 1er à Monaco que les 100 voitures s'élanceront réellement pour quatre jours d'épreuves chronométrées. Les concurrents débuteront par deux spéciales du côté de Digne-les-Bains et de Gap. La première épreuve chronométrée de cette édition renoue avec l'esprit vintage. Un peu plus de 17 kms d'ascension vers le village perché de Puimichel.Ensuite, les équipages prendront la direction de Bayon-Bréziers où ils retrouveront la célèbre route «des tourniquets» pour la section chronométrée la plus longue du rallye.
Le Monte-Carlo, c'est le rallye que tout pilote professionnel rêve d'afficher à son palmarès. Mais on ne compte plus les renversements de situations inattendus.
En terme de pilotage, c’est le rallye qui met le plus en valeur le pilote par rapport à la voiture. Pour gagner, il faut être à la fois le plus intelligent, le plus constant, voire carrément le plus malin" affirme l'ingénieur français Cédric Mazenq
Le travail des ouvreurs est primordial
Le rallye de Monte-Carlo est un rallye compliqué. La principale difficulté pour les pilotes est d'avoir les bonnes informations sur les spéciales. Il n'est pas rare que le temps capricieux en cette saison modifie complètement les conditions de course. Un mauvais choix de pneus et c'est la bérézina.Comme c'est mon premier Monte-Carlo, je compte beaucoup sur mon ouvreur pour me donner les bonnes informations, avoue Boris Carminati, pilote Renault Sport Clio R3T
Il a pas mal neigé ces derniers temps sur les hauteurs dans les Alpes-de-Haute-Provence. La fonte avec le gel la nuit occasionne de nombreuses plaques de glace.
Le choix des pneus sera comme d'habitude essentiel
La grande difficulté pour les 120 équipages concernera la monte des pneumatiques.
On se souvient de l'année 2015 où un certain François Delcourt, vainqueur de l'édition 1994, était parti avec quatre pneus cloutés dans la dernière spéciale alors que la route était quasi seiche.
Un coup de bluff bien senti grâce à des informations confidentielles recueillies quelques temps avant de s'élancer.
La suite on la connaît. Delcourt, dit "Freine tard" remportera cette épreuve chronométrée devant les favoris avec plusieurs minutes d'avance.
Un pari gagnant qui est resté dans les annales du Monte-Carlo.
Personne n'a oublié cette épisode à commencer par le Gardois Yohan Rossel
Le champion de France en titre, Yohan Rossel qui disputera son troisième Monte-Carlo avoue que le choix des pneus est un vrai casse tête sur ce rallye. Membre de l'équipe de France des rallyes, le Monte-carlo même s'il connaît c'est un vrai tétris pour les écuries qui doivent s'adapter en permanence.
Sur certaines spéciales, il faudra choisir entre 4 clous différents, du médium et parfois croiser les pneus. Ca, c'est un vrai casse tête pour les équipes selon Yohan Rossel qui fait équipe avec son fidèle co-pilote Benoît Fulcrand
L'incertitude météorologique pèse sur chaque équipe. Yohan Rossel qui a remporté l'épreuve en deux roues motrices l'an passé le sait.
Engagé cette saison sur 6 manches du championnat du monde, ce premier rendez-vous est essentiel pour l'équipage gardois qui n'aura pas d'autre joker.
Il ne faudra pas se faire avoir par la météo. Un scratch dans les 10 serait bien et un podium dans la catégorie, super nous confirme le Champion de France 2019
Le tandem Rossel/Fulcrand dispose d'une voiture compétitive dans la catégorie WRC 3/R5. Nouveaux amortisseurs, nouveau différentiel.
Et après deux jours d'essais concluants, les deux hommes sont prêts pour réaliser un grand Monte-Carlo.
Une première pour l'Héraultais Carminati
Originaire de Roujan, Boris Carminati et sa copilote Marine Lacruz disputent pour la première fois le rallye.Boris Carminati a été initié par son père avant de prendre le volant. Le pilote de l'Hérault qui a débuté le rallye en 2002, s’est d'abord imposé avec une Renault 5 GT Turbo, la marque maison.
Ce n'est qu'un peu plus tard que l’Héraultais découvrira la Clio Cup Rallye avec deux succès à son actif avant d'enchaîner des victoires dans d’autres coupes de marque.
Le Monte-Carlo sera une découverte pour le sudiste. La neige sur les routes, ce n'est pas vraiment son truc!
On attend de la neige à partir de vendredi, je vais bien voir. Pendant les reconnaissances on a trouvé aussi pas mal de glace" nous dit Boris Carminati le pilote Renault qui découvre le Monte-Carlo
Victorieux de plusieurs rallyes régionaux, Boris s’est ensuite montré pratiquement imbattable en R3. Il fait désormais partie des favoris du Clio R3T Trophy France qu'il a remporté l'an passé.
L'objectif, c'est d'arriver au bout de ce Monte-Carlo et de prendre du plaisir. Mais si on peut faire un truc en deux roues motrices dans la catégorie on le fera nous dit le pilote de l'Hérault.
C'est sa victoire au Trophée Clio R3T, qui lui a permis de disputer cette première manche du championnat du monde, avec sa copilote, Marine Lacruz Mais le garçon est un compétiteur et cela ne lui déplairait pas d'accrocher une 6 ou 7eme place dans la catégorie R3. Pour une première se ne serait pas si mal.
Sarrazin tout pour la gagne
Vendredi sera la journée clef avec un peu plus de 120 kilomètres de spéciales. Les épreuves seront parcourues une fois le matin et une fois l’après-midi comme le veut le règlement du championnat du monde.
Ensuite, le rallye se rapprochera de Briançon pour une section rapide au dessus de la vallée de la Durance. Le parcours Avançon – Notre-Dame-du-Laus inauguré en 2019 clôturera cette journée copieuse.
Stéphane Sarrazin et Kevin Parent, sont prêts. Le pilote gardois qui connaît bien les routes du Monte-Carlo aimerait bien rééditer l'exploit de l'an passé, ou il avait fini 9ème au général avec une "petite" WRC 3 et 3 ème de la catégorie R5.
C'est sur c'est un rallye piégeux. On le sait. Mais c'est pour ça qu'on est là. Et on est là pour gagner, affirme Stéphane Sarrazin Hyundai R5
Cette année Stéphane repart avec une Hyundai de son team, Sarrazin Motorsport. La coréenne a adopté un nouveau moteur, évolution 2020 et se présente comme une des favorites de la classe.
C'est à peu près la même voiture si ce n'est le moteur. Elle a fait ses preuves. Et on est content des essais, nous a confirmé le pilote gardois
L'arrivée est prévue dimanche en début d'après-midi.