La Commission européenne a demandé mercredi à la compagnie aérienne Ryanair de rembourser 9,6 millions d'euros d'aides publiques, touchées en France, jugées incompatibles avec les règles de la concurrence, des aides dénoncées par Air France. Le gros du remboursement concerne Nîmes.
Les aides à rembourser concernent les aéroports de Pau, Nîmes et Angoulême. Elles s'élèvent au total à 9,66 millions d'euros, dont 6,4 millions pour le seul aéroport de Nîmes.
Après enquête, la Commission a conclu que les trois aéroports avaient alloué à Ryanair des aides publiques instaurant une distorsion de concurrence afin que la compagnie irlandaise à bas coûts installe une desserte.
En 2010, Air France, qui a porté plainte contre Ryanair à Bruxelles, avait reproché à sa concurrente de conditionner la desserte d'un aéroport à la mise en place de mesures telles que des "rabais sur redevances, des tarifs préférentiels d'assistance en escale ou encore des aides marketing". Ryanair a "bénéficié d'un avantage économique injustifié, faussant la concurrence dans le marché unique", et "la France doit maintenant récupérer ces aides", indique dans un communiqué la Commission, gardienne de la concurrence en Europe.
Cette décision concerne également la compagnie à bas prix Transavia, filiale d'Air France, qui a bénéficié elle aussi d'aides publiques illégales pour s'installer à Pau. Elle devra rembourser 400.000 euros.
"L'argent des contribuables ne devrait pas être utilisé pour accorder un avantage indu à certaines compagnies aériennes, faussant ainsi la concurrence au sein du marché unique européen", a estimé le commissaire en charge de la Concurrence, Joaquin Almunia.
Il a rappelé que les règles sur les aides d'Etat dans le secteur aérien "permettent aux autorités publiques d'accorder un appui public lorsque celui-ci est justifié, c'est-à-dire lorsqu'il améliore l'accessibilité d'une région et permet de répondre aux besoins des citoyens en matière de transports".