La France ne peut plus exporter vers la Russie. Quel impact pourrait avoir cette sanction en Occitanie, première région dans le secteur aéronautique ? Nous avons posé la question à Marc Ivaldi, spécialiste de l’économie des transports.
Ce jeudi 24 février, la communauté internationale a infligé des sanctions économiques à la Russie après son intrusion sur le territoire ukrainien. L’une des sanctions est l’interdiction d’exporter vers le territoire russe. En Occitanie, le secteur de l’aéronautique pèse quelque 64 milliards d’euros uniquement pour les exportations, 6% du PIB régional et 98 000 emplois, on peut se demander quelles en seront les conséquences. En 2021, la région a exporté 1,7 milliards de "produits de construction aéronautique" vers la Russie.
"C’est négligeable…"
Pour Marc Ivaldi, spécialiste des transports, les exportations de pièces détachées vers la Russie sont dérisoires : « C'est négligeable… Ce n’est vraiment pas beaucoup par rapport à l’ensemble du secteur. Pour le moment on ne livre plus les pièces détachées aux Russes. Mais leurs compagnies aériennes ont beaucoup d’Airbus alors ça risque de les embêter assez rapidement. Ils vont être obligés de clouer leurs avions au sol. C’est sûr que ces sanctions concernent la région directement mais c’est très limité. Je ne crois pas qu’il y aura de répercussions très fortes ».
La Russie représente un tout petit pourcentage de nos exportations dans le secteur de l’aéronautique
Marc Ivaldi, professeur à la Toulouse School Economics
"Ce n’est pas notre client principal"
Mais si les Russes peuvent être dérangés, nous aussi. Notamment par rapport aux importations de gaz. À cela l’expert répond que les sanctions ne sont pas claires : « Là où ça peut faire très mal c’est sur les importations de gaz et de blé, mais sur ces deux éléments rien n’a vraiment été décidé donc les sanctions sont de toute évidence assez limitées. Pour l’instant on continue à acheter leur gaz. Il faudra observer le détail des mesures et leur vitesse d’application, mais on ne peut pas non plus mettre nos économies à terre ».
Néanmoins ce n’est pas la vente de pièces détachées qui représente la plus grosse source de revenus pour le secteur aéronautique mais bien la vente d’avions : « C’est sûr, les Russes ne nous achèteront pas d’avion mais actuellement ce n’est pas notre client principal. Avant eux, il y a l'Asie et le Moyen-Orient ».