Traditionnellement, les fêtes de fin d’année riment avec sapin de Noël. Or les nouvelles mesures sanitaires imposées par le gouvernement inquiètent les producteurs. Vont-ils pouvoir écouler leurs stocks ? Eléments de réponse.
« On ne sait pas où on va. Mais il va falloir prendre vite une décision, ça c’est sûr ». Bernard Bessière ne cache pas son inquiétude. Installé dans la commune Les Brunels, dans l’Aude, il vend 60.000 sapins de Noël par an. Ce qui en fait un des plus grands producteurs du Sud de la France. « Le souci, explique-t-il, c’est que nous ne sommes pas forcément considérés comme un produit essentiel par le gouvernement. » regrette t’il.
« Pour l’instant les villes jouent le jeu, et honorent leurs commandes ». Mais là aussi l’inquiétude commence à poindre chez les producteurs, car certains marchés de Noël sont annulés. Comme celui de Toulouse encore récemment.
La résistance s’organise
C’est toute la filière qui est inquiète. Car beaucoup de leurs clients - grandes surfaces, grossistes, fleuristes et horticulteurs - ont suspendu leurs commandes. En attendant d’y voir clair et d’avoir la certitude que les sapins de Noël pourront bien être vendu. Depuis quelques jours, la résistance d’organise. Notamment à travers l’Association française du sapin de Noël naturel. Dans un communiqué, Frédéric Naudet - le président de l’AFSNN - rappelle que « si les espaces de de vente habituels sont inaccessibles, la plupart des producteurs ne s’en relèvera pas. Il n’y a pas de plan B pour la profession, nous avons à peine un mois pour écouler le fruit de 10 années de travail ».Incertitude sur l’emploi
Jérôme Vergely, producteur de sapins installé à Moulins-Mage, dans le Tarn, se pose lui aussi des questions. Il attend avec impatience que le gouvernement se positionne. Lui, vend en moyenne 20.000 sapins de Noël par an. Quasi exclusivement aux jardineries. « C’est sûr que si elles ne peuvent pas vendre nos produits, cela va être compliqué pour nous » explique t-il. Surtout qu’il ne peut pas garder les sapins indéfiniment. « Autant les petits, on peut les laisser pousser encore un an. Mais ceux qui font 1m50 ou 2 mètres, ils seront trop grands et plus difficiles à vendre ».
Cette incertitude a aussi un impact sur l’emploi. Daniel Vayraud lui est installé dans le Tarn et Garonne, à Nohic. Comme ses collègues il navigue à vue. Son entreprise « Sapins du Sud » embauche d’habitude plusieurs saisonniers. Mais face à l’incertitude, il a préféré momentanément s’en séparer. « Je comptais sur les marchés pour vendre mes sapins. Mais s'ils sont annulés, je ne sais pas comment je vais faire ». Lui compte sur les grandes surfaces pour vendre, mais aussi sur les particuliers.