L'Etat français a accordé des dérogations environnementales à cinq centrales nucléaires afin de maintenir leur activité malgré les fortes chaleurs. Elles pourront ainsi rejeter des eaux plus chaudes qu'habituellement. Quid des effets environnementaux ?
Blayais, Saint-Alban-Saint-Maurice, Bugey, Tricastinde... Et Golfech. Jusqu'au 11 septembre prochain, ces cinq centrales nucléaires vont bénéficier de "dérogations environnementales" à cause des fortes chaleurs.
Cet arrêté publié ce samedi 6 août 2022 fixe "de manière temporaire de nouvelles limites de rejets thermiques applicables aux réacteurs" de ces centrales. En somme, cela les autorise à rejeter de l'eau à une température plus élevée qu'à l'accoutumée et ainsi éviter l'arrêt du fonctionnement de ces centrales ou diminuer leur production.
Début août, la centrale de Golfech située dans le Tarn-et-Garonne, avait dû réduire sa production d'électricité en raison de la canicule. En juillet 2019, cela avait même causé l'arrêt total de la centrale.
Conséquences néfastes sur l'environnement ?
L'installation nucléaire de Golfech pompe l’eau de la rivière pour refroidir les réacteurs avant de la rejeter dans le cours d'eau. Mais revoir les températures autorisées de rejet à la hausse pourrait avoir des effets nocifs sur la faune et la flore environnantes.
Dans ce même arrêté, il est stipulé que ces dérogations seront "assorties d'un programme de surveillance renforcée de l'environnement en rapport avec ces rejets" et justifie que "le maintien à un niveau minimum de production électrique des réacteurs des centrales nucléaires (...) constitue, au regard de la sécurité du réseau électrique, une nécessité publique".
Une décision qui a fortement fait réagir les associations de protection de l'environnement, notamment France Nature Environnement (FNE) Midi-Pyrénées.